L'affaire des deux patriotes de Relizane, mis en examen par le tribunal de Nîmes, en France, depuis maintenant six ans, a été abordée hier par Mme Saïda Benhabylès, présidente du mouvement algérien de solidarité avec la femme rurale en marge de la cérémonie célébrant la journée internationale de la famille organisée hier au centre de presse d'El Moudjahid. Selon la conférencière, ces deux frères, Abdelkader et Hocine, ont été interpellés, en France, il y a six ans, sur la base d'une plainte déposée à leur encontre par des personnes les accusant d'avoir commis des massacres à Relizane où ils avaient pris les armes en tant que patriotes pour défendre les habitants de cette wilaya contre les terroristes.Selon la même responsable, cette accusation a eu lieu après la découverte de charniers dans cette wilaya. « Les auteurs de cette plainte soutiennent que ces charniers contenaient les corps de personnes assassinées par ces deux patriotes appartenant à la famille Mohamed », a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : « des repentis, dont quelques éléments des GIA, avaient pourtant reconnu que les corps appartenaient à des personnes assassinées par les terroristes qui sévissaient dans cette wilaya ». Présent à cette rencontre, Rachid, leur frère, a témoigné : « de hauts responsables français avaient proposé une carte de séjour et de l'argent, en France, à plusieurs personnes en contrepartie d'un témoignage contre mes deux frères patriotes ». « Aucune preuve matérielle n'a été présentée pour arrêter ces deux patriotes mis en cause. D'où la lenteur du procès », s'est révoltée Mme Benhabylès. Pour rappel, les passeports de ces deux patriotes leur ont été retirés, les empêchant ainsi de rentrer au pays. Les mis en cause ont pu assister à l'enterrement de leur père, Mohamed, chef des patriotes à Relizane, souffrant d'une blessure causée par une balle tirée contre lui par des terroristes, il y a deux ans, pour retourner ensuite en France où ils attendent leur procès. Quant à leur mère, elle appelle les autorités françaises à ce que ses enfants soient jugés ou libérés. «Le dossier de mes enfants est dépourvu de toute consistance judiciaire », a-t-elle reproché.