Il est dans le milieu du football et surtout du MCO depuis maintenant 35 années. Il est l'un des plus anciens présidents de club en activité. Il connaît sur le bout des doigts le monde du football qu'il qualifie d'ailleurs de jungle. Pour lui, le professionnalisme est irréversible. «Nous sommes tenus d'être à la hauteur des autres nations membres de la FIFA. Le professionnalisme est une réalité à laquelle on doit se soumettre ». Toutefois en l'état actuel des choses, il trouve que le temps accordé aux clubs pour se mettre au diapason de ce professionnalisme est court. «On a juste deux mois pour se conformer aux nouveaux statuts. A mon sens c'est un délai très court pour nous permettre de changer de statuts avec la bureaucratie que l'on connaît et de mettre tout en place pour bien démarrer ce que je qualifie de nouvelle vie mais on doit s'y faire ». Le boss du MCO trouve aussi qu'il y aura des résistances qu'il faudrait dépasser et surtout vaincre. « Les mauvaises habitudes ont la peau dure. Il se trouvera toujours des gens que cette nouvelle dimension que l'on veut donner à notre football dérangera parce qu'habitués à nager en eaux troubles mais ils seront dans l'obligation de se soumettre aux nouvelles règles, faute de quoi, ils seront exclus ». Pour lui, les nouvelles dispositions protègent à la fois les clubs et les joueurs. « Les joueurs seront mieux protégés. Certes ils auront des charges sociales à supporter mais au moins ils auront à bénéficier des retombées de ces charges en matière de maladie et de retraite ». Pour lui, avec l'établissement de grilles de salaire à l'image des Tunisiens, on atteindra annuellement les salaires versés actuellement mais avec en sus une protection sociale plus efficiente. M. Elimam craint surtout la surenchère des clubs les plus nantis pour rafler les meilleurs joueurs avec les dessous de table. « Ma crainte est celle-là. Il y a lieu de voir les services fiscaux se pencher régulièrement sur la question et punir les contrevenants ». S'agissant de l'aide des pouvoirs publics, il a souligné que c'est une bonne chose même si certains n'ont pas compris. « A l'image de ce président dont je tairai le nom qui pensait que les 10 milliards de l'Etat allaient dans les caisses du club ». Pour lui, reste à savoir quelle serait la part de l'Etat pour aider les clubs. «De nombreux clubs comme le MCO disposent de biens et de locaux propres qui sont quelque peu vétustes à l'image de celui dont nous disposons en pleine centre de la ville d'Oran d'une superficie de 970 m⊃2; qu'il faut réhabiliter pour créer des espaces de restauration et d'hébergement pour les joueurs. En un mot disposer d'une infrastructure digne d'un club professionnel ». Le boss du MCO soutient aussi que les stades doivent rester un bien public. «C'est un bien indéniable et incessible de l'Etat ou des collectivités locales qui pourra éventuellement être mis à la disposition du club sous forme de concession pour une durée déterminée si les conditions le permettent ». Et d'ajouter à ce propos : « les gestionnaires du stade doivent aussi mettre à la disposition des clubs les conditions optimales d'entraînement et de compétition parce que n'oublions pas que ce sont ces mêmes clubs qui génèrent aussi des recettes pour le fonctionnement de l'infrastructure ». S'agissant de la forme juridique que prendra la nouvelle société de son club, il soulignera que le MCO a opté pour le statut SPA seul cadre capable d'intégrer des personnes qui apporteront un plus financièrement à travers des actions mais aussi en matière de gestion. Pour conclure, il mettra l'accent sur la nécessité de voir les pouvoirs publics mettre en place les mécanismes nécessaires de surveillance pour une meilleure rigueur dans la gestion. « Le professionnalisme est avant tout la rigueur dans la gestion. Ceux qui ont pour habitude de manipuler l'argent sans aucun contrôle ou compte à rendre tenteront de faire dans la résistance mais avec un contrôle de l'Etat, ils s'éclipseront d'eux-mêmes ».