Ehud Barak et Robert Gates vont-ils fait leur mea-culpa ? Les Israéliens, qui se préparaient, sur fond de livraison des missiles balistiques Scud par la Syrie au Hezbollah, à tester leur aviation contre la résistance libanaise, comme en 2006, doivent revoir leur copie. Le grossier mensonge qu'ils ont tissé sur l'entrée de Scud syriens au Liban sur le modèle des armes de destruction massive irakiennes de Washington pour avoir une rallonge de 250 millions de dollars pour leur programme antimissile, n'est pas passé. Après le démenti de la force de maintien de la paix des Nations unies au Liban qui fait mille patrouilles par mois sur la présence de ces Scud dans le pays du Cèdre, c'est au tour du ministre français de la Défense, Hervé Morin de monter au créneau pour apporter un démenti à Shimon Peres. «J'ai interrogé mon homologue libanais qui n'a pas d'information sur ce sujet. Les membres de la Finul, pas plus. Si Israël a des éléments particuliers d'information à nous donner, qu'il nous les donne », dit-il. Il n'a « aucune information particulière permettant d'accréditer l'idée qu'il y a aujourd'hui dans le sud du Liban des Scud », dit-il, soulignant, après une visite aux 1500 soldats de son Département membres de la Finul à Deir Kifa, dans le sud du Liban, « la nécessité d'aider l'armée libanaise à prendre sa place dans une région (...) par nature instable ». Selon lui, la France est « prête à livrer des hélicoptères pour permettre de donner aux forces armées libanaises des moyens aéroportés significatifs» et la Finul doit « faire en sorte que les forces armées libanaises prennent leur essor» et «faire en sorte que cette zone soit dépourvue d'armes ». Ehud Barak, qui a juré que le Liban «va rendre des comptes» si la situation empire et Robert Gates, son homologue américain, qui accuse l'Iran et la Syrie de fournir au mouvement chiite libanais des roquettes et des missiles « aux capacités de plus en plus importantes», vont-ils faire leur mea culpa ou ont parlé pour, un, alimenter une «surenchère» verbale actionnée pour encourager une course aux armes dans la région, deux, peser sur les élections municipales au Liban qui se tiendront dimanche 23 mai, les premières depuis 2004 ?