Dix ans après sa promulgation, la loi 02-09 sur les handicapés ne répond plus aux besoins de cette frange de la société et doit impérativement être revue. C'est l'appel lancé, hier, par Abdelkader Belgacem Kouadri, président de la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN, lors de la journée parlementaire sur « la promotion du système juridique du handicapé, à la faveur des réformes », organisée dans la cadre de la journée nationale des handicapés, mettant en exergue les dysfonctionnements qui subsistent dans la prise en charge des handicapés.Pour l'orateur, ces lacunes concernent la prévention des handicaps durant la grossesse, la sensibilisation des familles autour du cas de leur enfant dans le sport et les loisirs. M. Kouadri a, lors de son intervention, décrié l'insuffisance de l'allocation de 4000 DA, accordée aux handicapés. Celle-ci, selon lui, « doit être augmentée à 10 000 DA ou plus et attribuée à l'ensemble des handicapés même ceux âgés de moins de 18 ans ». Il évoquera, dans ce sillage, l'inaccessibilité au bâti et la marginalisation de ces derniers de la vie politique. « Certaines formations politiques exigent un physique exempté de tout handicap physique, et exclut toute personne handicapée de leurs listes électorales », dira-t-il. Tout en rappelant que « l'objectif de cette journée est de donner un souffle nouveau aux personnes handicapées et les aider à se prendre en charge et s'imposer dans la société ». Le directeur de la protection et de l'insertion des personnes handicapées au ministère de la Solidarité nationale, Ali Nabaoui a, de son côté, révélé que la deuxième phase de l'enquête nationale sur le handicap est lancée. Celle-ci consiste à choisir un bureau d'étude nationale, constitué d'experts algériens et étrangers et l'entame sur le terrain de l'étude sur la base d'un échantillonnage effectué dans les différentes wilayas du pays. « Cette enquête, dont la première phase a consisté à déterminer les termes et la méthodologie, nous permettra de disposer de données statistiques fiables permettant une évaluation précise, qualitative et quantitative de la situation et des besoins des personnes handicapées », a indiqué Ali Nabaoui. Pour sa part, le président de l'Union nationale des handicapés algériens (UNHA), Mohamed Rezak Nabil a souligné que la journée parlementaire constitue une occasion pour évaluer et valoriser le système juridique du handicapé en vue de déceler les points positifs et négatifs et de proposer des solutions alternatives, en vue d'adapter ces lois aux aspirations du handicapé. Le handicapé a réussi, aujourd'hui, à relever le défi et à démontrer ses capacités et ses compétences dans divers domaines, d'où la nécessité de l'associer aux efforts de développement. L'ONAAPH DES PRODUITS POUR ASSURER L'ACCESSIBILITE Le directeur de l'Office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) a annoncé le lancement prochain de tricycles, « afin de permettre aux étudiants et enfants scolarisés une autonomie dans la mobilité ». Par la même occasion, une étude sera entreprise en vue d'instaurer la carte Chiffa au profit des utilisateurs des produits de l'Onaaph. Une manière de lutter contre les lenteurs administratives. Un centre pilote pour la prise en charge du handicap auditif a été également ouvert à Alger « avec des techniciens de niveau formés, selon les normes internationales. Une formation dispensée en Algérie. Nous sommes dans la technologie et nous sommes arrivés à réaliser un appareillage de qualité et l'accompagnement est assuré », tient-il à préciser. Dr Messaoud Touafek a, pour sa part, mis en exergue les facteurs de risque menant à un handicap à commercer par la vie fœtale, accouchement et les accidents de la route qui génèrent, actuellement, 177 blessés par jour. Au terme de cette rencontre, des recommandations ont été adoptées.