Les relations entre Khartoum et Juba sont « positives ». Omar el-Béchir et Salva Kiir se retrouveront prochainement dans la capitale du Sud Soudan pour faire progresser les questions des revenus pétroliers et des zones frontalières contestées, principaux sujets de tensions entre leurs deux pays. « Nous prévoyons de faire de ce sommet un succès, de parapher les accords déjà conclus et d'autres, de réduire les tensions et de créer un environnement positif », déclare Pagan Amum, le chef négociateur du Soudan du Sud, tout en précisant que cette rencontre pourrait être « la dernière tentative » pour résoudre les sujets difficiles. Mardi, au terme d'un nouveau cycle de négociations à Addis-Abeba, sous la médiation du Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l'Union africaine dirigé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, les deux pays ont convenu d'avoir une nouvelle approche dans leurs relations. C'est ainsi qu'ils ont convenu de ce sommet, paraphé un document établissant un comité conjoint pour régler la question des ressortissants de chacun des deux Etats et écidé un début de démarcation de leur frontière. « L'accord sur la nationalité prévoit que les ressortissants de chaque Etat jouiront dans l'autre des libertés (...) de résidence, de mouvement, d'entreprise et d'acquisition et de jouissance de la propriété », selon M. Amum. Suite à ces progrès réalisés sur les questions qui n'avaient pas été réglées au moment de l'indépendance du Sud en juillet 2011, Ban Ki-moon, SG de l'ONU, a félicité jeudi les gouvernements de ces deux pays. M. Ban Ki-moon encourage les deux pays « à résoudre toutes les autres questions en suspens le plus vite possible et à faire les compromis nécessaires qui garantiront un avenir pacifique et prospère pour les deux nations ». Les Etats-Unis, qui seraient intéressés par le pétrole d'Abyei et du Kordofan-Sud, ne comptent pas se laisser distancés par la Chine qui est déjà fort présente dans ces deux régions revendiquées et par Khartoum et Juba. Barack Obama compte en parler avec son homologue chinois, Hu Jintao, dans deux semaines à Séoul sur le désastre humanitaire qui y sévit où 250.000 personnes seraient menacées par une pénurie de vivres uniquement au Kordofan-Sud.