Alors que les autorités syriennes négocient un plan de sortie de crise avec l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, la capitale Damas a été, hier matin, la cible d'un double attentat à la voiture piégée. 27 personnes, en majorité des civils, ont trouvé la mort et 97 autres ont été blessées, selon le ministre syrien de la Santé, Waël Nader al-Halaqui. Les deux explosions ont eu lieu dans le centre de Damas, l'une entre le boulevard de Bagdad et le quartier Al Qasaa, et l'autre dans le quartier de Douar Al Jamarik. Deux policiers ont été également tués par des tirs d'« hommes armés non identifiés » dans la province d'Alep, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. A la fois bastion et symbole du régime, Damas et Alep sont particulièrement visés par l'opposition armée, décidée à faire pièce à toute solution politique n'incluant pas le départ de Bachar Al Assad. « Les propositions de Kofi Annan n'évoquent pas le départ du président syrien », affirme le SG de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi. M. Annan, qui n'a pas dévoilé la nature de sa feuille de route, a qualifié, vendredi, de « décevantes jusqu'ici » les réponses syriennes, en assurant néanmoins qu'il continuait de discuter avec Damas dans l'espoir de trouver un terrain d'entente. « Nous sommes inquiets parce que cette crise peut avoir des conséquences dans toute la région au-delà de la Syrie si elle n'est pas gérée correctement », a-t-il averti. L'ex-SG de l'ONU a également déclaré qu'il allait envoyer à Damas des experts pour évoquer une éventuelle mission internationale d'observation en Syrie. « J'espère qu'ils auront accès à tout ce qu'ils demandent », a-t-il fait savoir. Son porte-parole a expliqué que la mission qui arrivera demain à Damas a pour objectif de discuter des modalités d'un mécanisme d'observation et d'autres étapes pratiques pour mettre en place certaines de ses propositions, incluant un arrêt immédiat de la violence et des tueries. Après avoir officiellement appelé à l'armement de l'opposition syrienne, l'Arabie Saoudite a acheminé, hier, via la Jordanie, du matériel militaire pour équiper l'Armée syrienne libre. Par ailleurs, cinq groupes de l'opposition syrienne ont annoncé, hier, à Istanbul, la fondation d'une nouvelle coalition, indépendante du Conseil national syrien, confirmant les difficultés des opposants au président Al Assad à former un front uni.