• Le passé devant soi de Gilbert Gatore Editions Chihab 199p. Prix public : 450 DA. Ecrire de la prose et son premier roman sur une guerre civile qui a débouché sur un génocide de plus d'un million de victimes, par un survivant miraculé exilé en France depuis plus d'une décennie, voilà enfin, une différente manière, de loin plus honnête, que les analyses politiques et politiciennes qui ont traité du sujet depuis les massacres. Gilbert Gatore, un jeune rwandais de 26 ans, est avant tout un écrivain de talent, dont le roman en question vient d'être publié en Algérie par les éditions Chihab. Durant la guerre, lit-on dans la post face du livre, il entame son journal intime dont il doit se séparer au moment de fuir. C'est dans cette tentative de reconstituer ce journal perdu qu'il se découvre amoureux des mots. Lauréats du Prix universitaire de la nouvelle et diplômé de Sciences Po puis HEC. L'histoire tourne autour de personnages essentiels : Isaro, enfant d'Afrique adoptée en France, une belle étudiante, qui voit se son insouciance bousculée le jour où elle apprend des nouvelles terrifiantes provenant de son pays. Nico, lui, est un simple d'esprit. Depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé son village, il vit caché dans la grotte peuplée de grands singes, qui surplombe le lac. Ainsi, le souci d'Isaro est de vouloir comprendre les tenants et les aboutissants du drame, alors que le second, Nico, fait tout pour jeter les affres de la tragédie dans la poubelle de l'oubli. Les deux sont des personnages fragiles, facettes d'une même médaille, qui donnent tout le LA à ce premier roman. La victime et le bourreau, confrontés chacun à la question de la rédemption et de la renaissance. Publié pour la première fois, en 2008, par les éditions Phébus en France, le premier roman de Gilbert Gratore est désormais disponible en Algérie depuis sa récente édition par les éditions Chihab. Au grand bonheur, des amateurs de la littérature africaine.