Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika met en garde contre le risque de voir les pays faibles recevoir de la mondialisation que des « retombées négatives ». Le chef de l'Etat plaide pour la promotion de règles de jeu équitables dans les domaines du commerce, du financement, de l'investissement et du transfert de technologie, la mise sur les rails d'une croissance soutenue de l'économie mondiale qui garantirait une intégration effective des pays en développement dans les courants de production, de technologie et d'échanges et un renforcement de la coopération Sud-Sud. Intervenant au 14e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres du G.15 qui s'est tenu à Téhéran, le président de la République a plaidé pour une intégration progressive dans l'économie mondiale pour profiter de la mondialisation et un éveil des pays du Nord « aux vertus de la prospérité partagée et du développement durable ». Deux objectifs qui ne peuvent être atteints que si l'action du G.15 se renforce en continuant de puiser ses forces dans le Mouvement des non-alignés et le Groupe des 77. « Par-delà les Etats, notre action doit conduire à une prise de conscience généralisée des dangers et des défis dont sont porteurses la misère, la pauvreté et la faim », dit-il, prenant pour exemple l'Afrique, un « continent où tous ces défis se trouvent concentrés » et qui « détient des potentialités de développement considérables ». Selon le chef de l'Etat, « l'ouverture du G.8, le club des pays riches, aux préoccupations de l'Afrique », a marqué « un tournant » dans le développement du continent et « l'audacieuse implication » du G.15 pourrait constituer un précieux apport au développement des pays africains. Comme à chaque forum mondial, le président de la République a remis sur la table l'urgence de la refonte des institutions internationales initiées juste après la Seconde Guerre mondiale. Notamment celles du système monétaire et financier international. Des institutions anachroniques qui ont fait que les pays les plus pauvres ont subi les contrecoups de la dernière crise financière dont ils ne sont nullement responsables. Le monde de ce début du XXIe siècle ne peut être « régi par les institutions et les pouvoirs de décision » qui « ne reflètent plus la réalité actuelle », dit-il. Les raisons ? Il en cite certaines. Comme la part des pays émergents du Sud dans le commerce mondial, les investissements directs étrangers, l'aide publique au développement…Des parts qui ne pourraient qu'augmenter avec les mesures d'austérité budgétaires annoncées dans les pays riches. Autre charge que les pays du Sud paient sans en être responsables : les émissions à effet de serre. Le Nord ferme ses marchés aux produits du Sud au nom du « protectionnisme vert » et lui transfère les charges induites par les changements climatiques.