Le développement de la mondialisation sauvage ne peut apporter que des retombées négatives sur les pays les plus faibles et les plus démunis. «Je réitère la nécessité de faciliter l'entrée à l'OMC des pays en développement (...) afin de progresser vers un système commercial international, universel, équitable et non discriminatoire». C'est ce qu'a déclaré, hier à Doha, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans une allocution prononcée à l'occasion de la Conférence sur le financement du développement. Le chef de l'Etat a, à travers son intervention, mis en exergue le rôle des pays en développement au sein de l'économie mondiale. «L'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale est la seule façon de leur permettre de tirer profit des bénéfices de la mondialisation, et elle tarde à se concrétiser», a indiqué M.Bouteflika. «Le développement de la mondialisation sauvage ne peut apporter que «des retombées négatives» pour un certain nombre de pays, les plus faibles et les plus démunis», insiste le président de la République. M.Bouteflika a, par ailleurs, incité la communauté internationale à se mobiliser afin de limiter la crise actuelle. L'intervenant estime que la crise que traverse le monde est une opportunité pour progresser vers un nouveau modèle de relations économiques internationales. La Conférence de Monterrey (Mexique 2002) a, selon le président de la République, ouvert la voie à des apports de moyens financiers au service du développement. Ces derniers «devraient constituer des ressources additionnelles substantielles, et non un substitut aux sources traditionnelles de financement». A ce propos, le chef de l'Etat a fait remarquer que la communauté internationale a besoin d'une vision nouvelle. Une vision où les relations tiennent compte des défis nouveaux de la mondialisation et du développement durable. «Nous avons besoin de renforcer la gouvernance économique globale, parce que le système de Bretton Woods attend depuis longtemps d'être réformé» souligne encore le Président Bouteflika. Les accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international après la Seconde Guerre mondiale ont, selon l'intervenant, montré leurs limites face à la spéculation excessive. Par ailleurs, le Président a déjà appelé vendredi, lors de la réunion restreinte des chefs d'Etat et de gouvernement, la communauté internationale à continuer d'aider l'Afrique. Selon lui, la première urgence est de penser aux plus fragiles, ceux pour qui l'Aide publique au développement (APD) demeure déterminante pour faire face aux besoins vitaux de leurs populations. Ces besoins sont la santé publique, l'éducation, la réduction de la pauvreté, la mise en place des infrastructures de base et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à atteindre en 2015. Doha, la capitale qatarie abrite, depuis hier, jusqu'au mardi 2 décembre, la Conférence internationale sur les modes de financement du développement. Cette rencontre rassemble 55 chefs d'Etat et de gouvernement et quelque 3000 participants venus de 145 pays.