Georges Wassouf revient après plus d'une décennie à Alger pour nous bercer de sa forte voix. Le plus grand interprète du Monde arabe et auteur de la chanson «El-Hawa Sultan» a animé deux concerts événement. Le premier, mardi dernier à Sétif et le second à Alger à la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf du 5-Juillet. Cette manifestation est organisée par l'office national de la culture et de l'information (ONCI) à l'occasion du 54e anniversaire de la célébration de la Journée de l'étudiant. L'artiste fait un come-back éclatant, mêlant orchestration classique et arrangements modernes. Celui qui est considéré comme le roi du «tarab», n'a pas peur de prendre des risques, de les assumer et de les dépasser. A contrario de ce que l'on pronostiquait, le public ne s'est pas déplacé en masse pour accueillir cette grande star arabe. Pourtant le billet, selon certains témoignages, était abordable, 700DA. Un décor soigné, sur scène, ce chantre est accompagné de ses musiciens dirigés par un maestro de haute facture. Dans un costume de couleur grise, un sourire remarquable, George Wassouf a fait son entrée sur scène aux alentours de 21h sous de forts vivats. Une assistance peu nombreuse s'est délectée des morceaux de son riche et varié répertoire, alternant au gré de l'actualité, des sons et des mélodies d'amour en l'occurrence «El Hawa Soltane», «Tabib Jarah », «El Asmarani». Les chansons de George Wassouf savent si bien parler de la vie, faisant alterner ce qui a de sublime dans l'art musical. C'est pour lui une occasion heureuse de célébrer en Algérie la parution de son trentième album. Sa rencontre avec le public algérien l'enthousiasme tellement qu'il lance avec ferveur l'espoir de revenir une troisième fois. George Wassouf est face à un public conquis. Sa notoriété auprès des Algériens particulièrement auprès des Algériennes reste toujours en hausse malgré l'émergence de nouvelles voix dans un Moyen- Orient où la chanson et la musique n'ont jamais atteint une telle audience. George Wassouf reste le classique de la chanson arabe et dans ce sens, sa durabilité reste sans tache. Il faut dire cependant que seul, lui, reste, attaché à ses fonds inconditionnels appartenant à une génération déjà dépassée. Cela se confirme dans le spectacle qui a été donné où un public clairsemé n'est autre que ce fond de public rattaché sans partage à l'art de ce chantre. Pour ce récital George Wassouf semble avoir un peu perdu du rayonnement qui a fait sa notoriété. La preuve, il n'a pas une forte présence sur scène et cela malgré une voix superbement mélodieuse et des textes d'une belle valeur émotionnelle.