Les droits et obligations de la communauté universitaire, enseignants, étudiants et gestionnaires sont désormais régis par la charte d'éthique et de déontologie universitaires. N'étant guère une décision administrative, cette charte est le fait d'un constat établi par cette même communauté, après les résultats d'une enquête menée par le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC) sur la violence en milieu universitaire. Emanation d'un large consensus universitaire, elle réaffirme des principes issus de normes universelles. La communauté universitaire, est censée faire de ce document un outil de mobilisation et de référence, guidant la vie universitaire. La charte comporte sept principes fondamentaux. Il s'agit de l'intégrité et l'honnêteté, la liberté académique, la responsabilité académique, la responsabilité et la compétence, le respect mutuel, l'exigence de vérité scientifique, d'objectivité et d'esprit critique, l'équité et le respect des franchises universitaires. La charte stipule l'interdiction de toute activité politique ou partisane au sein de tous les espaces universitaires. Elle interdit également toute forme de violence symbolique, physique, ou verbale. Au chapitre des droits et obligations de l'enseignant-chercheur, la charte met l'accent sur le rôle qu'il doit jouer dans la formation des cadres de la nation et dans sa contribution dans le développement socio-économique. D'où la nécessité de le mettre à l'abri du besoin et de lui permettre d'enseigner à l'abri de toute ingérence. En termes d'obligations, il doit être une référence en termes de compétences, de moralité, d'intégrité et de tolérance. Il doit donner une image digne de l'université, surtout veiller au respect de la confidentialité et ne pas abuser du pouvoir que lui confère sa profession. Les concepteurs de la charte ont également lié les droits des étudiant à leurs obligations. Ces droits ne prennent leur sens que s'ils sont accompagnés d'une responsabilité qui se traduit par des devoirs. C'est ce que stipule la charte, premier document du genre depuis l'institution de l'université algérienne, au lendemain de l'indépendance. Outre les droits consacrés, la charte évoque le droit de l'étudiant à l'élection de ses représentant au comité pédagogique sans entrave ni pression. Quant aux devoirs, ils portent sur le respect de la réglementation en vigueur. Dans le cas contraire, l'étudiant risque l'exclusion définitive de l'établissement. Pour le personnel administratif et technique, la charte met en évidence la nécessité de faire preuve de compétence, d'impartialité, d'intégrité, de confidentialité et surtout de transparence et de performance, étant donné la relation étroite entre ce personnel, les enseignants et les étudiants.