Après plusieurs tractations, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, samedi, pour la première fois, et à l'unanimité, une résolution (2042) autorisant l'envoi, en Syrie, d'une mission préparatoire de 30 observateurs non armés, et dont les premiers sont arrivés, hier, à Damas. Le reste de l'équipe devrait les rejoindre dans les prochains jours. Ces observateurs proviendront des contingents de Casques bleus de l'ONU, opérant dans la région : au Liban, au Golan ou au Soudan et au Soudan du Sud. La mission complète devrait compter 250 hommes, après une nouvelle résolution du Conseil de sécurité. Celle-ci a pour tâche de vérifier également le respect de la feuille de route de l'émissaire international de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. La nouvelle résolution, qui condamne les violations des droits de l'homme commises tant par les autorités syriennes que par les groupes armés de l'opposition, exhorte néanmoins le gouvernement syrien à assurer le bon fonctionnement de la mission, en facilitant « le déploiement rapide et sans entrave du personnel onusien et des moyens nécessaires à l'exécution de son mandat en lui garantissant la liberté de communiquer de manière confidentielle avec des personnes dans toute la Syrie, sans que ceux qui auront des contacts avec la mission fassent l'objet de représailles ». Le représentant de la Russie, Vitaly Churkin, dont le pays constitue avec la Chine, les deux principaux alliés de la Syrie, a qualifié la nouvelle résolution de « plus équilibré » qui « reflète la réalité sur le terrain ». « La Russie, a-t-il insisté, attend du Secrétaire général de l'ONU, qu'il présente des mesures concrètes sur le déploiement ultérieur d'une mission d'observateurs onusiens plus étoffée ». Son homologue chinois, Li Baodong a appelé la « communauté internationale » à continuer de « soutenir sans arrière-pensées » la mission d'Annan. Le représentant syrien, Bachar Djaafari, a dénoncé, les membres du Conseil « qui ne tiennent pas les bandes armées, qui opèrent en Syrie, comme responsables des agressions perpétrées à l'encontre des forces armées syriennes et des civils ». Il s'est dit, notamment inquiet que la crise des réfugiés soit utilisée de manière politique par certains membres du Conseil de sécurité pour demander la création de « zones tampon » et appeler à une intervention militaire. Le régime syrien a prévenu, hier, que ses troupes répondraient à l'intensification « hystérique » des « attaques des groupes terroristes », en référence aux rebelles. Le Conseil national syrien (opposition) s'est félicité de la résolution. Il s'est dit « prêt à agir pour faire réussir le plan Annan ».