Le personnel médical et paramédical attend avec impatience l'extension du service maternité de l'Etablissement public hospitalier de Kouba qui n'arrive plus à juguler le flux des parturientes. Les femmes qui accouchent dans le service de gynécologie obstétrique dirigé par le Pr Mourad Derguini se mettent à deux, voire trois, sur un même lit et parfois par terre sur une couverture. Cela n'a pas suffi, même le couloir, menant au bloc, a été transformé en « chambres ». Une situation qui dépasse l'imaginaire alors qu'il suffit juste d'une autorisation de la tutelle pour procéder à l'extension du service. Les sages femmes pratiquent des accouchements non-stop dans votre service, se retrouvant ainsi débordées. Etes-vous victime de la bonne réputation de votre personnel médical et paramédical ? La charge de travail est énorme. La structure travaille au-delà de ses possibilités. On pratique 10.000 accouchements par an, alors que les capacités d'accueil suffisent à peine pour 3.000 naissances si on se réfère aux normes. On travaille à 300% de nos possibilités. Parfois, nous sommes obligés de refuser des parturientes qui ne présentent pas de problèmes et favoriser les grossesses pathologiques qui représentent 70% de nos malades. Ces malades présentent un diabète, une hypertension, une cardiopathie, etc. Du fait que nous sommes une maternité de niveau trois qui dispose de moyens pour l'accouchement dystocique (qui pose problème), en plus d'un service de néonatologie pour les bébés de petit poids, tout le monde afflue vers nous. Cette situation a fait que l'on est obligé de transférer certaines parturientes vers la clinique Sainte Anne d'El-Mouradia qui dépend de Kouba. Vous convenez que cet état de fait engendre beaucoup de problèmes Nous réalisons en moyenne 40 à 50 accouchements par jour dont 10 césariennes. L'unité du bloc d'accouchement ne comporte que 14 lits. Pour pallier ce déficit, on a mis 10 fauteuils dans le couloir comme alternative. Donc se pose la question suivante : où mettre les autres accouchées dont le nombre ne cesse d'accroître ? Ici on ne fait pas uniquement de l'obstétrique, mais toutes les pathologies de la gynécologie, kyste, fibrome, cance etc, qui nécessitent une chirurgie spéciale. Donc une extension est nécessaire puisque déjà une étude a été réalisée et l'assiette de terrain attenante au service de maternité s'y prête L'extension revêt une importance vitale. Cela fait des années qu'on en parle avec la tutelle d'autant plus que ce projet sera financé sur le budget de l'hôpital. Malgré nos demandes, nous n'avons toujours pas reçu de réponse. Elle sera faite en préfabriqué et le délai de réalisation n'excède pas 4 mois. Mais la tutelle fait toujours la sourde oreille. Pourquoi ? Allez leur poser la question. Vu la demande sans cesse grandissante et les conditions parfois inhumaines dans lesquelles se retrouvent les malades et le travail difficile du personnel médical et paramédical, l'extension est une nécessité absolue. Donc vous sollicitez une oreille attentive de la tutelle pour que l'appel que vous lancez soit entendu ? Durant la période noire qu'a vécue notre pays, il y a eu un exode massif vers les villes. Cette population qui est arrivée dans les quartiers populaires comme Kouba, Bach Djerrah, Bourouba n'a fait qu'augmenter la demande alors que le nombre de lits dans le service que je dirige est resté le même.