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Payer pour... souffrir !
Cliniques privées
Publié dans Horizons le 17 - 04 - 2012

Nombreuses sont les femmes préoccupées par le lieu où elles vont accoucher particulièrement quand il s'agit d'une primipare.
Depuis quelques années, ce sont les cliniques privées qui sont le plus sollicitées par les jeunes et futures mamans. Mais à quel prix et dans quelles conditions ? « Les cliniques privées assurent une meilleure prise en charge et dans des conditions d'hygiène convenables », disent-elles. Malheureusement, beaucoup de femmes ayant accouché dans ce genre d'établissements ont subi le calvaire. « Il aurait été préférable de choisir l'hôpital », ont-elles révélé. L'accueil et la prise en charge psychologique n'étaient pas à la hauteur de leurs espérances. Comme c'est le cas de Meriem G., mère d'une petite fille. Celle-ci a accouché de son premier enfant dans une clinique privée à El Biar, l'une des plus anciennes. Pour elle, son accouchement a été catastrophique. Sa grossesse s'est révélée à risques à la dernière minute. Lors de l'accouchement, elle était très agitée et pour la calmer, son médecin traitant a dû avoir recours à une méthode dite la Toulousaine, une sorte d'anesthésique à effet rapide et bref qui fait contracter l'utérus et accélérer l'expulsion. Il s'agit d'une pratique ancienne utilisée dans des situations exceptionnelles (patiente très nerveuse ou perturbée).
Les propos de Meriem ont laissé entendre qu'elle a beaucoup souffert au moment de l'accouchement au point de perdre connaissance. « Ma gynécologue ne m'a ni préparée ni informée de ce qu'elle allait faire », dira-t-elle. « J'étais allongée sur la table de travail et j'entendais tout ce qu'elle disait à l'infirmière et c'est comme ça que j'ai appris que ma grossesse se présentait mal », dit la dame de 28 ans. « C'était affreux, je ne savais plus quoi faire encore moins si j'allais vivre et voir mon bébé ». Pire. Selon Meriem, cette pratique consiste à faire une anesthésie générale alors qu'à la délivrance Meriem était consciente et a subi la mauvaise manipulation du forceps. Résultat : le bébé est né avec des bleus sur le crâne et la mère souffre encore des séquelles de cette pratique. Heureusement que l'enfant est en bonne santé. Une fois mère et son enfant hors de danger, le médecin leur a délivré un bon de sortie pour le lendemain. L'époux de Meriem s'est approché de l'administration pour régler le séjour de sa femme. A sa grande surprise, les frais d'hospitalisation n'étaient pas les mêmes. Le prix de l'accouchement était fixé à 40 000 DA. Et celui-ci était alors contraint de verser 60 000 DA. La gynécologue lui expliquera qu'elle avait inclu le prix de la Toulousaine qu'elle a pratiquée pour sauver l'enfant d'un étouffement certain. Chose qui n'était pas mentionnée sur la fiche des tarifs de la clinique sur laquelle étaient déclarés 40 000 DA. Pourquoi 20 000 DA en plus ?
Selon Meriem, cette pratique aurait pu être évitée et la gynécologue pouvait tout simplement pratiquer une césarienne et éviter tous les tracas. Aujourd'hui, Meriem ne veut plus avoir d'enfants. Son accouchement l'a traumatisée. Pour Nihad, l'accouchement a eu lieu dans une autre clinique des hauteurs d'Alger. Celle-ci n'a pas vraiment apprécié les conditions dans lesquelles elle a mis au monde son enfant. « La seule chose que j'ai appréciée est que l'accouchement s'est fait en présence de ma gynécologue obstétricienne », dira-t-elle. Quant au séjour à la maternité, c'était « un fiasco », commente-t-elle. Beaucoup de bruit, les infirmières n'arrêtaient pas de râler pour un oui ou pour un non, la nourriture infecte, chambres exigües, tout ça pour la bagatelle de 90 000 DA. La dame a été césarisée. Selon son gynécologue, le bébé risquait de souffrir à cause du cordon ombilical qui lui entourait le cou. Evoquant l'accueil, elle dira : « Le personnel n'est pas qualifié. Quand je suisarrivée à la clinique, je me suis présentée toute seule à la réception où la concernée a vérifié que mon nom était inscrit sur le registre. Après m'avoir conduite dans ma chambre, personne n'est venu chercher après moi ». Et d'ajouter : « au moment où mes contractions se sont déclenchées, les sages femmes semblaient indifférentes. J'ai dû attendre l'arrivée du gynécologue pour commencer le travail. Après l'accouchement, mon médecin traitant a disparu et il n'y avait personne pour me conseiller sur l'allaitement. Du coup, l'allaitement ne s'est pas très bien passé et j'ai dû l'abandonner assez vite ». Selon Nihad, pour les mêmes prestations de services, elle aurait voulu accoucher à l'hôpital. « C'est très cher d'accoucher dans une clinique privée », dira-t-elle. Le calvaire de la dame ne s'est pas arrêté là. Le jour de son accouchement, le pédiatre était absent. Pour ausculter le niveau-né, son mari a dû recourir aux services d'un autre spécialiste à l'extérieur. « Je suis actuellement enceinte de mon deuxième enfant, et je n'y retournerai pas », a souligné Nihad. « Une collègue me conseille le CHU Mustapha Pacha », dira-t-elle, ajoutant : « Pourquoi dénigrer l'ensemble du personnel médical des hôpitaux alors que ce sont des structures importantes qu'il ne faut pas négliger d'autant que les sages femmes sont plus expérimentées malgré le nombre important d'accouchements ». Rencontrée à l'entrée de la même clinique Saâda, Chafia n'était pas très enthousiaste. « Je suis venue juste pour jeter un coup d'œil mais je préfère accoucher à l'hôpital étant donné que c'est mon premier bébé », a-t-elle décidé. « J'ai une belle-sœur qui a accouché il y a quelques mois dans des conditions épouvantables chez un privé. Elle a souffert pendant deux jours parce qu'il n'y avait pas de médecin pour l'accouchement alors qu'elle avait besoin d'une césarienne », dira-t-elle. Son mari a dû payer une ambulance pour la transporter à l'hôpital.
« C'est dangereux quand la clinique ne gère pas les complications », s'est-elle désolée.
ACCOUCHEMENT CAUCHEMARDESQUE
Quand ailleurs on vénère la maternité, chez nous, l'accouchement devient parfois un calvaire. Cette histoire vécue interpelle les consciences de ceux et elles qui ne mesurent pas la détresse humaine.
Cela s'est passé dans une clinique à Bir Mourad Raïs. Amel, une jeune maman, qui allait accoucher de son premier bébé, a été abandonnée à son sort. S'étant présentée le soir, celle-ci ne savait plus à quel saint se vouer. Le personnel médical dormait. Tordue par les spasmes douloureux, elle a réussi à attirer l'attention sur le risque de rupture de l'utérus avant l'arrivée du gynécologue qui a mis du temps pour arriver. On daigne enfin s'occuper d'elle. Elle a été perfusée et « sondée » dans sa chambre avant de se rendre à pied au bloc opératoire. En chemise de nuit, soulevée par la tubulure de la sonde qu'elle tient d'une main, elle traversera le long couloir menant à la salle opératoire. Un hall plein de patientes qui attendaient leur tour. Apeurées, les futures mamans observaient en silence. Arrivée à la salle de « torture », comme elle l'a qualifiée, Amel s'est laissée faire par les infirmières qui, à ses yeux, n'étaient expérimentées. Il leur a été impossible de la faire accoucher par voie basse. Troublée par la douleur atroce, son gynécologue procédera à une péridurale.
L'acte ne réussira pas dès la première fois étant donné que le traitement a été injecté au mauvais endroit. Elle recommencera une seconde tentative mais malheureusement la péridurale avait perdu son effet après l'ouverture du col de l'utérus au septième doigt. Elle a dû subir la douleur et la mauvaise manipulation du forceps. Prise de panique, sa gynécologue a eu recours à une césarienne. Les éclats de voix aiguës, le regard perdu, le cœur battant, la posture humiliante, Amel a subi les affres d'une mise au monde qu'elle souhaitait heureuse. Elle restera marquée par le bistouri choisi avant qu'elle ne soit totalement anesthésiée. A son réveil, Amel souffrait encore mais à ses côtés son petit garçon en bonne santé. « Malgré la mauvaise phase, la présence de mon fils était un véritable soulagement », dira-t-elle, encore émue. Selon Amel, le directeur de cet établissement s'est présenté le lendemain pour la voir. Confus, il lui expliquera que la clinique souffrait d'un manque d'effectif qui assure la garde de nuit. Quant aux conditions d'hygiène, « elles sont déplorables », a signalé la jeune maman. Le comble de l'histoire, est que celle-ci a payé 80 000 DA pour avoir été maltraitée.


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