L'équipe algéroise, staffs et joueurs, a été victime d'agressions à l'arme blanche, par une horde de pseudo supporteurs, visiblement agacés par le résultat de la partie. Un véritable guet-apens orchestré par de malveillants fanatiques, prétendant aimer leur club, devant l'impuissance des services de l'ordre et des nombreux stadiers présents sur la main courante. On a frôlé de très peu l'irréparable. La délégation usmiste a vu la mort de très près. Malheureusement, ce fâcheux incident n'est pas l'unique du genre. En effet, il ne se passe plus une journée, toutes divisions confondues, sans que l'on enregistre des actes de cruauté aussi ignobles et lâches les uns que les autres. La violence gagne du terrain. Désormais, nos stades sont devenus le théâtre de scènes de brutalité. Nul n'est épargné. Sur le rectangle vert, dans les tribunes ou encore aux alentours de l'enceinte, la violence fait loi. Au point où il y a eu mort d'homme à plusieurs reprises, sans pour autant que cela interpelle qui que ce soit. Les pouvoirs publics et les responsables au niveau des différentes instances sportives demeurent impuissants, se contentant de condamner les différents incidents. Le phénomène prend de l'ampleur et les actes sont de plus en plus cruels. Avec l'approche de la fin de saison et les enjeux qui prennent forme, la situation risque de s'aggraver. Le constat est là. Ce ne sont plus les prouesses techniques des joueurs ou les exploits des équipes qui font les Unes de la presse spécialisée et autres quotidiens, mais plutôt les alarmants incidents survenant à chaque journée. Cela dit, la violence n'est pas propre à notre football et encore moins à notre société, c'est un phénomène planétaire. Au cours de cette saison footballistique, la violence a défrayé la chronique. Dans de nombreux pays, à l'image de l'Egypte, le Maroc, la Grèce ou encore l'Argentine, les émeutes déclenchées dans les stades se sont prolongées dans les rues, faisant de nombreux dégâts humains et matériels. Par ailleurs, chacun y va de son avis pour tenter d'apporter une explication plus ou moins rationnelle à cette violence. Si, en Algérie, la majorité des sociologues et autres psychologues nous renvoient essentiellement à la décennie noire, pour trouver les racines de ce mal, ailleurs on pointe du doigt le vent de révolte qui secoue la scène politique des nations arabes ou encore la crise économique et la « mal-vie » dans certains pays européens et sud-américains. Aussi, ce phénomène n'est pas nouveau. Les plus grandes nations de football, a l'instar de l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie ou encore la France, ont vécu ce genre de drame. Le hooliganisme est, en effet, aussi passé par là. La tragédie du Heysel (Belgique), en 1985, lors de la finale de la coupe des clubs champions entre Liverpool et Juventus, qui a coûté la vie à plusieurs personnes, reste gravée dans les mémoires. Cependant, ces nations ont su tirer la sonnette d'alarme à temps et prendre les mesures nécessaires pour éradiquer cette violence. A travers, les campagnes de sensibilisation, la responsabilisation des clubs et de leurs comités de supporteurs, le durcissement des lois, l'intronisation de fichiers de supporteurs et le recours à la vidéo-surveillance, ces pays ont pu réduire sensiblement les méfaits de ce phénomène. Cependant, une chose est sûre, aussi important soient-ils, les enjeux ne valent en aucun cas la vie d'un être humain. Pour que notre football, déjà malade, retrouve sa verve et que le stade redevienne un lieu de spectacle où tout le monde trouve son bonheur, il est urgent d'agir. Pouvoirs publics, fédération, clubs... tout le monde doit s'y mettre et proposer des solutions.