L'absorption d'un médicament ou l'utilisation d'un matériel à des fins thérapeutiques sont souvent suivies d'effets indésirables. Pour sécuriser cette utilisation médicamenteuse ou de matériel de santé, une veille sanitaire est mise en place. Il s'agit de la pharmacovigilance et la matériovigilance. Ce dispositif a été, ce jeudi à Alger, au center d'un séminaire organisé par le laboratoire Roche Algérie. Des médecins, des sages-femmes et des pharmaciens venus de toutes les régions du pays ont pris part à cette rencontre qui a permis de mettre en valeur l'importance de ce dispositif mis en place en Algérie avec la création en 1998 du Centre de pharmacovigilance et de matériovigilance (CNPM) sous l'autorité du ministère de la Santé. Une création qui répond aux recommandations de l'OMS de 1973. L'institution onusienne avait suggéré la création de centre de pharmacovigilance pour faire face au décès des malades suite à la prise de médicaments. Ainsi, « la pharmacovigilance désigne les activités relatives à la détection, l'évaluation, la compréhension et la prévention des effets indésirables ou tout autre problème lié à la sécurité des médicaments et de leur usage. Elle englobe notamment la gestion des risques liés aux médicaments et la prévention des erreurs médicamenteuses », a expliqué le Pr Nadjat Loumi, vice-directrice du CNPM. Suite à une information soulignée par le pharmacien ou le médecin traitant, une enquête est déclenchée « pour déterminer s'il y a un effet reproductif des effets indésirables, et s'il s'agit d'effets graves, on procède au retrait. Ce dernier est sous la seule responsabilité du ministère », confirme Mme Loumi. Au cours de son intervention, le Pr Loumi a précisé que le CNPM accorde le « plus souvent des recommandations d'utilisation en plus des cycles de formation des étudiants en médecine et de la formation continue des médecins ». Depuis l'existence de ce centre, un médicament anticancéreux a été retiré du marché algérien suite au décès de 10 malades car causant des insuffisances rénales. Pour ce qui est de la matériovigilance, l'oratrice a souligné la nécessité d'avoir sous la main le matériel afin d'éviter tout abus. De son côté, Catherine Dubois, du Centre de pharmacovigilance français, a mis en exergue la complémentarité existant entre la pharmacovigilance publique et la pharmacovigilance industrielle, rappelant que « 31 Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) sont situés dans des structures hospitalières publiques réparties dans toute la France ». Durant l'exercice 2011, le CNPM algérien a reçu plusieurs fiches signalétiques concernant des médicaments comme l'Ondonsétron 4 mg pour inefficacité ou encore le Dextropropoxyphène Sanofi Aventis. En somme, comme le dira Nadjat Loumi, « la pharmacovigilance, c'est la quatrième vie du médicament ».