L'agriculture mondiale tend, aujourd'hui, vers une approche raisonnée des méthodes culturales, basées essentiellement sur les techniques de pointe. L'Algérie entend former ses agriculteurs pour être en phase avec ces technologies qui ont fait leurs preuves dans les pays développés. Mais en premier lieu, le transfert des résultats des progrès scientifiques aux agriculteurs à travers la vulgarisation de ces méthodes est de mise. Dans ce contexte, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural organise, depuis hier et ce jusqu'au 26 avril, à l'Institut d'horticulture de Ain Taya (banlieue d'Alger), la troisième session de formation en principes et méthodologie de vulgarisation à travers les écoles d'agriculteurs aux champs, après celles de 2010 et 2012. De par cette session de formation, organisée par l'appui du programme régional de gestion intégrée des ravageurs pour le Proche-Orient de la FAO et la collaboration de l'Institut national de protection des végétaux (INPV), la tutelle vise à inculquer aux participants, issus de différents organes du ministère, notamment l'INPV, l'ITCMI, l'INMV et plusieurs DSA, les notions de champs écoles paysans et les modalités de leur application sur le terrain. Au menu, plusieurs ateliers et des travaux d'apprentissage sont animés par des experts de la FAO et spécialistes algériens. Mlle Oualid Fatiha, coordinatrice nationale du programme INPV, a expliqué que cette session est une approche de vulgarisation originale parce qu'elle diffère de l'approche thématique et classique, qui s'est révélée inefficace et pas à même de répondre aux préoccupations essentielles des agriculteurs. « Il s'agit d'une formation continue des agriculteurs. Une formation non formelle de l'adulte puisque le lieu d'apprentissage est le champ », a-t-elle avancé. « Les champs écoles paysans capitalisent le savoir-faire et l'expérience de l'agriculteur en le faisant participer au processus d'apprentissage. Les décisions prises par les agriculteurs seront basées sur l'expérimentation de nouveaux modes de gestion des cultures », a-t-elle encore précisé. Pour sa part, Alfredo Impiglia, coordinateur du programme régional de gestion intégrée des ravageurs pour le Proche- Orient, a déclaré que les résultats de ce programme, entamé en 2010 dans les pays du Maghreb -Algérie, Maroc et Tunisie - ont été assez probants en Algérie. « Depuis 2010, nous organisons des sessions de formation pour l'application de la méthode participative. Les cultures concernées par ce programme étaient la tomate et les agrumes. Et les résultats sont bons et très encourageants. A présent, nous nous sommes tournés vers les techniques de gestion des ravageurs. Un tri se fera par la suite parmi les participants. Les meilleurs facilitateurs auront un package de méthodes et d'aspect technique », a-t-il déclaré. Pour rappel, ce programme a débuté en 2004 au Proche- Orient. Visant la réalisation de la souveraineté alimentaire à travers la formation sur le terrain de l'agriculteur, il a donné des résultats satisfaisants dans plusieurs pays.