Dans son allocution d'ouverture, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a indiqué que le « fisahara 2012 se démarque des éditions précédentes par son expression de solidarité destinée directement à Ainhao, Rassilia et Anrik », trois amis étrangers de la cause sahraouie, enlevés au Centre administratif de Rabouni vers la fin de l'année dernière par des inconnus. Le membre du Secrétariat national du Front Polisario a affiché l'espoir de voir le gouvernement espagnol « jouer un rôle central dans la recherche d'une solution juste et pacifique à la question sahraouie, conformément à l'éthique et à l'histoire ». Il a également salué « l'esprit de solidarité de la société espagnole à l'égard de la lutte du peuple sahraoui ». Il a, en outre, mis en exergue sur la nouvelle dimension du festival à travers son ouverture sur l'Amérique Latine, matérialisée par la participation de la délégation mexicaine, « un pays qui a reconnu les souffrances et le combat des Sahraouis depuis le 20 mai 1973 », a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Taleb Omar a exprimé le vœu de voir le nouveau président français, qui sera élu le 6 mai, prendre une position conforme aux droits de l'Homme et à la légalité internationale. Le ministre a par ailleurs déploré la position des Nations unies qui n'ont pas trouvé encore de solution au problème sahraoui après 39 ans de lutte contre le colonialisme marocain et qui n'ont pas agi pour libérer les 83 ressortissants sahraouis qui croupissent dans les prisons du Royaume chérifien. M Abdelkader Taleb Omar a, par ailleurs, salué « l'apport jamais démenti et la position constante de l'Algérie ». Lui succédant, la ministre de la Culture, Mme Khadidja Hamdi, épouse du président Mohamed Abdelaziz, a appelé les présents à être solidaires avec les « trois anges » enlevés dans les camps des réfugiés. « Les criminels ont volé nos cœurs », a-t-elle indiqué. Concernant le Fisahara 2012, la ministre a indiqué que « le cinéma n'a pas besoin de langue pour qu'il soit compris ». A propos de l'action de solidarité, la première dame sahraouie a indiqué qu'elle dépasse toute considération, qu'elle soit de religion ou de race. « Elle a touché toute l'humanité ». De son côté, le directeur du festival, l'Espagnol Pépé Spawadih, a affirmé sa détermination à poursuivre son soutien à la cause sahraouie « jusqu'à la dernière goutte de mon sang ». « Après 39 ans de lutte, je pense que le peuple sahraoui a donné une leçon de courage au monde entier ». En marge de la cérémonie inaugurale, le co-directeur du Festival, l'acteur espagnol, Willy Toledo, a indiqué que ce festival va rapporter un plus à la revendication sahraouie et au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. « C'est un festival culturel basé essentiellement sur le droit du peuple sahraoui à retourner dans sa patrie. Il faut propager ce message dans le monde entier ». Par le biais de ce festival, dit-il, « l'Espagne est consciente du problème sahraoui ». Répondant à une question sur l'effet de la crise économique sur le Fisahara 2012, il notera que « la solidarité avec les Sahraouis dépasse toute considération économique », et d'ajouter : « je tiens à dire au monde entier que dans les camps de réfugiés, il n'y a aucun danger et il n'y a aucun problème à venir ici, la sécurité est assurée par le Front Polisario ». En visionnant le premier film documentaire, « Hijos de las nubes, la ultima colonia » (Les fils des nuages à la dernière colonie), avec l'acteur espagnol Javier Bardem, certains avaient les larmes aux yeux. Des images qui montrent un peuple chassé de ses terres, spoliés de ses biens et fuyant la mort ou la torture. Le réalisateur Alvaro Longoria retrace l'histoire de cette ancienne colonie espagnole que les Marocains avaient annexée lors de la marche verte en 1975. Ce documentaire didactique est un voyage qui permet de comprendre la situation. Il a été réalisé en 4 ans et reprend plusieurs épisodes de l'Histoire de la dernière colonie en Afrique. Les jeunes générations, parmi lesquelles rares sont celles qui connaissent le dessin animé et qui n'ont jamais connu le pays de leurs parents, ont accordé un intérêt particulier au film.