Une première depuis l'année 1996 : le Mouvement de la société pour la paix (MSP), a décidé de ne pas participer au prochain gouvernement. En outre, le parti de Soltani envisage de boycotter les élections locales. « La décision a été prise par 134 membres du conseil à l'issue de la réunion extraordinaire du Conseil consultatif (Madjliss Echoura) », a indiqué, hier, un membre du conseil qui a précisé que 34 autres membres s'y sont opposés. Interrogé sur l'avenir de Amar Ghoul, ministre des Travaux publics au sein de l'actuel gouvernement, notre source affirme que ce dernier se refuse à quitter volontairement le gouvernement. « M. Ghoul admet qu'il s'agit de l'intérêt général de l'Algérie et à partir de ce principe il s'est opposé au retrait », indique le membre du Madjliss. Le ministre avait déclaré à la presse avant-hier qu'il n'est pas « un adolescent politique et que l'intérêt du pays passe avant tout ». Hier, le ministre était injoignable. Aboudjerra Soltani, le chef du MSP, qui s'attendait à un score record dans les dernières législatives, avait déclaré que « le poste du Premier ministre sera confié à Amar Ghoul ». Pour le parti, la non-participation au prochain exécutif « est un message au pouvoir qui n'a pas respecté ses engagements ». « On a estimé que c'est la meilleure réponse à la fraude relevée dans les dernières législatives », a observé, hier, le responsable de la communication, Kamel Mida. « Il s'agit d'une question de principe, une manière de dénoncer la fraude, les législatives ont été remportées par un parti : celui des bulletins annulés », a estimé M. Mida. La fronde du parti de Soltani s'arrête là. Car le Madjliss Echoura a décidé d'intégrer la nouvelle assemblée populaire nationale (APN). « Les nouveaux députés au nombre de 47 membres vont exercer dans le cadre de la loi et du programme du parti », a souligné M. Mida. Cette information a été confirmée aussi par le président du Madjliss Echoura du MSP, Abderrahmane Saidi dans une déclaration à l'APS. Interrogé sur l'avenir de l'Alliance de l'Algérie verte (AVV), M. Mida a nié l'existence de « divergences » et affirme que le parti a décidé de « rester au sein de l'Alliance » et même renforcer son travail tout en proposant la révision de certains mécanismes de gestion, afin « d'élaborer une approche commune sur plusieurs questions en prévision des prochaines étapes ». La réunion extraordinaire du parti n'a pas évoqué les responsabilités internes à l'origine du recul du parti. Le président du MSP, Aboudjerra Soltani et d'autres membres du parti n'ont pas été auditionnés comme cela a été avancé. Sur cette éventualité, le responsable de la communication du parti s'est contenté de renvoyer la question au prochain congrès du parti. Mais pour lui, tout le monde est responsable du désintérêt des Algériens au processus électoral. Le congrès va trancher aussi sur la question des prochaines élections locales. « Boycotter ces élections est possible, mais il faut attendre le congrès », précise M. Mida.