On dit souvent que courir reste le moyen le plus simple, efficace et naturel pour se maintenir en forme. Le jogging ou le footing peuvent se pratiquer n'importe où. A Alger, pour des raisons sécuritaires, les habitués de ce sport optent pour certains sites. On citera les plus fréquentés, à savoir la forêt de Bouchaoui, l'annexe du stade 5-Juillet ou encore, dernièrement, cet espace qui jouxte la gare routière du Caroubier. Profitant d'une belle journée printanière pour sonder les citoyens sur l'absence des espaces de détente et de villégiature, nous nous sommes rendus à cet espace mitoyen avec la station des voyageurs du Caroubier (sur l'axe de l'autoroute Est), l'endroit est plutôt bien fréquenté et calme et ce, en dépit d'un trafic routier dense. Mohamed Abdeljalil, la soixantaine, nous parle de son expérience : « Je suis un inconditionnel du footing. Avant, je pratiquais ce sport au 5-Juillet. Depuis, j'ai dû changer de destination à cause des auto-écoles qui ont investi ce lieu. Aujourd'hui, il fait office d'un circuit d'apprentissage ». Un autre adepte de ce sport, Samir, un enseignant, confie qu'il est devenu accro à ce genre d'activités physiques, depuis seulement quelques mois. Pour lui, c'est un moyen d'oublier une mésaventure qu'il vient de subir. De son côté, Nacer, un jeune étudiant, est lui aussi accro au jogging. Mieux encore, Nacer ne rate jamais un week-end pour son « bien-être ». Pour sa part, Abdelhamid R. nous parle des bienfaits de la course. « A soixante dix-sept ans, je ne connais aucune complication de santé, Dieu merci. A vrai dire, ce sport ou le sport en général stimule les capacités nerveuses et morales. Les résultats sont tangibles, une meilleure santé, un bon moral et moins de visites chez le médecin. » Ce genre de terrains constitue, selon un père de famille, une solution alternative à ce manque de structures de loisirs dans les quartiers populaires et populeux. A Bouchaoui comme au Caroubier et ailleurs, les terrains sont pris d'assaut, la matinée comme en fin d'après-midi par des citoyens de tous âges qui viennent en masse pratiquer l'activité sportive, créant ainsi une ambiance qui casse la routine du vécu quotidien. Au-delà de l'aspect sportif qui marque ces lieux, c'est surtout l'aspect éducatif qui compte le plus, a souligné Ahmed, un habitué de cet endroit et sociologue à Bouharoun, qui a indiqué, par ailleurs, que ce genre de sport occupe les jeunes et contribue à combler leur temps vide dans une activité utile. L'idéal serait, selon ce même interlocuteur, que les collectivités locales et les instances concernées soutiennent et encouragent cette pratique sportive car elle permet d'inculquer aux générations montantes, l'amour de la pratique sportive.