Samedi dernier au soir au théâtre national algérien Mahieddine Bachetarzi (TNA), la pièce « La marelle » mise en scène par Rabie Kichi du théâtre « Taj» de Bordj Bou Arreridj, a eu des échos favorables auprès des fans du 4e art de l'Algérois. Réalisée dans un décor impérial, cette œuvre scindée en 10 tableaux succincts, traite de la décadence d'un pouvoir politique. Rabie Kichi nous plonge d'emblée dans un univers à la fois ancien et moderne où diverses émotions se confondent : l'avidité, la mort, la vie, l'amour, la haine, le mépris, la souffrance. Durant une heure dix minutes de ce théâtre de l'absurde six personnages s'exaltent, dans une interprétation et des mouvements soignés et professionnels. Ils animent les espaces et interrogent les esprits.... Un univers affligeant et sensuel servi par une iconographie époustouflante, qui fait la part belle aux créateurs et aux illustrateurs. Un jeu de comédiens libre et naturel. Une chorégraphie presque quasi inexistante. Des scènes d'amour suggestives, de talent. Une mise en scène parfois faible mais sans conséquence sur un public très nombreux et entièrement conquis. Une esthétique multiple, un éclairage savamment recherché. Une approche plus intimiste de l'interprétation et du verbe. Le spectacle présente également des performances musicales. Le metteur en scène confie que dans ce travail, il a voulu tabler sur l'interprétation qui réussira probablement à séduire le public. Il ajoutera, par ailleurs qu'il s'est inspiré dans cette œuvre d'Eugène Unesco dans l'œuvre «Le roi se meurt». Cette création se veut un réel travail de recherche où l'auteur de ce texte exhorte la conscience sociale. La trame de la pièce gravite autour de la déperdition des valeurs humaines et de l'avidité. Le spectacle a tenu en haleine un public qui a exprimé son admiration par des applaudissements nourris en direction des comédiens. Cette œuvre tantôt tragique, tantôt burlesque raconte l'histoire d'un roi qui partage son royaume avec ses deux garçons. Ces derniers sont avides du pouvoir. Tous les moyens sont bons pour s'emparer du trône. L'épilogue de cette triste histoire est marqué par la mort du roi et d'un de ses enfants.