Mardi dernier au soir, au théâtre national algérien Mahieddine Bachetarzi (TNA), la pièce ‘'Banat Lear'' (Les filles Lear), une adaptation de l'œuvre de William Shakespeare, signée Sid Ahmed Kara, a eu des échos favorables auprès des fans du 4e art Le décor est ordinaire et presque nu. Sid Ahmed Kara nous plonge d'emblée dans un univers à la fois ancien et moderne où diverses émotions se confondent, l'avidité, la mort, la vie, l'amour, la haine, le mépris, la souffrance. Durant une heure dix minutes d'une comédie noire, six personnages s'exaltent dans une chorégraphie soignée et professionnelle, à corps perdus. Ils animent les espaces et interrogent les esprits...Un univers affligeant et sensuel servi par une iconographie époustouflante, qui fait la part belle aux créateurs et aux illustrateurs. Un jeu de comédiens libre et naturel. Une chorégraphie agréable. Des scènes d'amour suggestives couronnées d'un remarquable talent. Une mise en scène parfois faible mais insignifiante, au vu et au su d'un public peu nombreux, entièrement conquis. Une esthétique multiple, un éclairage savamment recherché. Une approche plus intimiste de l'interprétation et du verbe. Le spectacle présente également des performances musicales. Ce dynamique metteur en scène confie que dans ce travail, il a voulu tabler sur l'art consommé de l'éclairage qui réussira probablement à créer l'illusion du réel. Il ajoute, par ailleurs, qu'il a voulu rendre un hommage particulier à William Shakespeare. L'adaptation de Sid Ahmed Kara se veut un réel travail de recherche. La trame de la pièce gravite autour de la déperdition des valeurs humaines et de l'avidité. Pendant un peu plus d'une heure, le spectacle tient en haleine le public, qui exprime son admiration pour le jeu des comédiens par des applaudissements nourris. Cette œuvre raconte sur un ton tragique, l'histoire d'un roi nommé Lear et ses trois filles, Goneril, Regan et Cordelia. Le Roi Lear partage son royaume entre ses trois filles en leur demandant en échange de lui exprimer leur amour. Goneril et Regan sont deux femmes avides de pouvoir. Pour elles, tous les moyens sont bons pour atteindre le trône. La cadette, Cordelia refuse de marcher dans ces combines. Fortement manipulé par ses deux autres filles, le roi Lear décide par conséquent, de déshériter Cordelia, qui pourtant aime son père d'un véritable amour. L'épilogue de cette triste histoire est marqué par la mort de Cordelia et du roi Lear. Sid Ahmed Kara précise à propos de cette pièce « Elle permet de rapprocher les comédiens et d'approfondir leurs connaissances en matière de théâtre, tout en leur offrant la possibilité d'acquérir de nouvelles expériences ». Les œuvres théâtrales de ce metteur en scène disposent en effet d'un riche programme d'animation à même de meubler utilement son temps libre.