Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est arrivé hier après-midi à Nice (sud-est de la France) pour prendre part aux travaux du 25e sommet France-Afrique. Prévu à Charm el-Cheikh, sur les rives de la mer Rouge, en Egypte, le 25e sommet Afrique-France s'ouvrira aujourd'hui à Nice, sur la Côte d'Azur. Sur les 52 pays qui participeront à ce sommet présenté comme celui du « renouveau », 38 seront représentés par leurs chefs d'Etat. Dont les trois poids lourds du continent, l'Algérien, Abdelaziz Bouteflika dont la présence pourrait marquer un dégel des difficiles relations actuelles entre Alger et Paris, « elle contribuera à améliorer les relations avec la France et à consolider les rapports entre les pays africains et la France », selon Mourad Medelci-, le Nigérian, Goodluck Jonathan qui a pris, après le décès du président Umaru Yar'Adua, les rênes du pays qui dispute à l'Angola la place de premier exportateur de pétrole africain, et le Sud-Africain, Jacob Zuma qui s'apprête à donner le 11 juin prochain le coup d'envoi de la Coupe du monde de football. Ce sommet, le premier sous la présidence de Nicolas Sarkozy, aura deux ordres du jour. Le premier strictement politique portera sur les enjeux politiques majeurs du 21e siècle. Il abordera lors de trois réunions à huis clos, la place de l'Afrique dans la nouvelle architecture de la gouvernance mondiale, le renforcement de la paix et de la sécurité dans le monde et enfin le climat et le développement. «On ne pourra résoudre aucun problème international majeur sans parler aux Africains », expliquent les Français qui cherchent à établir une « position commune » avec les pays africains pour mieux aborder la conférence sur le climat prévue à l'automne à Cancun (Mexique). Le second qui se tiendra en marge du premier, sera économique. Pour la première fois, des représentants de 230 entreprises, dont 150 d'Afrique, se retrouveront dans cinq grands ateliers pour parler business. Les conclusions de leurs travaux seront présentées aux chefs d'Etat à la séance de clôture du sommet. « Il y a une volonté de donner un contenu, avec les ateliers économiques. La France veut réagir face aux pays émergents, mais aussi à ses concurrents européens, qui grignotent des parts de marché sur un continent où elle a longtemps dominé », explique Antoine Glaser, coauteur de «Comment la France a perdu l'Afrique». En perte d'influence politique et économique, la France ambitionne d'adopter, après un demi-siècle des indépendances africaines, une approche sur le modèle anglo-saxon « Trade, not aid » (commerce, pas de l'aide) qui propose une aide destinée à doper les secteurs de croissance et contrer la Chine qui propose aux Africains, qui seront un quart de la population mondiale en 2040, un partenariat « gagnant-gagnant ». A Nice, les Africains demanderont à la France qui siège au Conseil de sécurité et au G8 deux choses. Une, les aider à être présents « là où se prennent les grandes décisions » notamment au Conseil de sécurité où 70% des questions traitées concernent le continent africain et un appui conséquent à leurs efforts. Notamment ceux qu'ils fournissent pour relever les défis de la stabilité, de la paix et de la sécurité sur le continent que le 24e sommet, tenu en 2007 à Cannes, a voulu promouvoir en « carrefour de prospérité » en lui permettant de transformer ses trésors en richesses et ces dernières en développement. Deux, d'en finir avec ses « clichés » sur ses ex-colonies.