La détermination des populations de la Mitidja à mettre en échec les expéditions françaises sur Blida et Médéa comme nous l'avions montré dans la première partie de cet article fut renforcée, notamment après que Cheikh el Hadj Mohieddine, qui jouit du titre d'Agha des Arabes, se soit joint aux chefs de la résistance. Sous la direction d'El Hocine Ben Zaâmoum, les résistants exploitèrent une sortie effectuée par une unité de l'armée française vers le côté Est de la Mitidja pour la prendre d'assaut après lui avoir tendu une embuscade. 37 soldats de la Légion étrangère ont été tués. Les Français tentèrent de cerner les résistants par terre et par mer du côté des Issers, mais les résistants firent échouer le débarquement. La résistance se poursuit, dirigée par el Hadj Sidi Saâdi et Mohammed Benzaâmoum. A la fin du mois de septembre 1832, un rassemblement populaire fut organisé près de Boufarik au lieu-dit Souk Ali afin de mobiliser les populations et les inciter au combat. Les succès remportés par l'Emir Abdelkader, la signature du traité Desmichels et la prise de la ville de Médéa ont de nouveau redonné de l'espoir aux populations de la Mitidja. Cheikh Saadi s'empressa de rencontrer l'Emir Abdelkader à Médéa et celui-ci le désigna comme khalifa pour la région de la Mitidja et le côté oriental. Début octobre 1835, les tribus de Béni Salah et Hadjout attaquent le poste militaire de Boufarik. Mais le général Clauzel réagit par des représailles contre la population de Blida le 21 octobre, et retourna à Alger après avoir incendié leurs maisons et pillé leurs biens. Le 30 mars 1836, Clauzel tenta de lancer une expédition sur Médéa mais, une fois de plus, une farouche résistance lui fut opposée par les tribus de la Mitidja à Thénia. Mouzaïa et Oued Chiffa, dans les zones montagneuses escarpées. C'est ainsi que jusqu'en 1836, la France n'a pu imposer son autorité qu'en certains points de la région, comme Boufarik, Douéra et le poste d'Ouled Yaïch. Le général Damrémont qui succéda à Clauzel, a tenté d'occuper définitivement Blida, en 1837, qu'il assiégea après avoir scindé son armée en trois groupes. Il réussit à pénétrer dans la ville et ordonna à son armée de couper tous les arbres et les vergers. L'opération s'est soldée pour lui par de lourdes pertes, ce qui le contraint à se retirer vers Boufarik. Ce n'est qu'après que l'occupation de la ville de Constantine fut achevée en octobre 1837, que les troupes françaises ont pu se consacrer à la région de la Mitidja. Le maréchal Valée a conduit en personne l'expédition contre les tribus de Béni Salah, Béni Masra et Hadjout qui campaient autour de la ville de Blida. Le 3 mai 1838, ses troupes atteignent l'entrée de Blida où deux postes militaires furent installés, le premier à Joinville - transformé après 1843 en village de colonisation sous le nom de Joinville, Zabana actuellement - et un autre poste transformé en quartier de colonisation sous le nom de Montpensier (Benboulaïd actuellement). Lorsque le traité de la Tafna fut dénoncé, la résistance dans la Mitidja a été renforcée avec le ralliement des deux khalifas de l'Emir à Médéa et Miliana. Les premiers villages de colonisation firent l'objet d'attaques, contraignant les colons à les abandonner. Il ne resta plus aucun village de colonisation sous l'autorité des Français hormis les postes militaires précédemment cités. Avec l'arrivée des renforts à Blida sous le commandement du général Rullière le 14 décembre, les résistants tentent de leur barrer la route entre Boufarik et Béni Mered et un accrochage eut lieu au cours duquel 5 Français furent tués et 20 autres blessés. Le 16 décembre, les résistants furent renforcés par l'apport de deux canons de Médéa, ce qui les encouragea à attaquer les Français à Blida où 12 soldats furent tués. La semaine suivante, une autre bataille eut lieu au cours de laquelle les Français ont perdu 8 hommes alors que 30 autres furent blessés. Les communications entre Blida et le camp de Joinville furent coupées. La bataille décisive pour la prise de la Mitidja eut lieu à Oued el Alleug au cours de laquelle les résistants cédèrent. Ils durent se replier donnant l'occasion aux troupes françaises de lancer leur expédition sur le côté ouest de la Mitidja et d'occuper ainsi Cherchell le 15 mars 1840. D'autres expéditions seront menées également sur Mouzaïa, El Affroun, Oued Djer et Boumedfâa. Elles se termineront par la prise de Miliana par les Français. Source documentation Ministère des Moudjahidine