Cette année, Nada, le Réseau Algérien pour la Défense des Droits de l'Enfant a choisi comme thème, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de l'enfance, « L'exploitation des enfants dans la mendicité ». Pourquoi le choix de ce sujet ? Selon Abderahmane Arrar, président de Nada, « La question est simple. C'est à partir de l'exploitation des enfants dans la mendicité, un des fléaux parmi tant d'autres, que l'enfant est exposé réellement au danger. Je m'explique : l'enfant peut être dans un réseau de trafiquants, maltraité, violenté, abusé sexuellement... ». Le numéro vert (30 33) mis à la disposition des enfants ou des associations a révélé que depuis la nouvelle année pas moins de 1150 appels ont été enregistrés. Le détail donne 112 cas d'abus sexuel ou attouchements, suivi des problèmes de conflits conjugaux. En dernier, ce sont des enfants en conflit avec la loi (drogue, coups et blessures volontaires...). « Le réseau Nada a tiré la sonnette d'alarme plusieurs fois, mais si le gouvernement ne met pas la main à la pâte en protégeant l'enfant des conflits quels qu'ils soient, toutes nos actions entreprises sur le terrain restent lettre morte », a expliqué M. Arrar. Il ajoutera que l'enfant n'est pas une priorité en Algérie alors qu'il est l'adulte de demain. Par ailleurs, ce même responsable soulève le problème des lois qui datent depuis 1972 et qui ne sont plus actualisées. A cet égard, Nada plaide pour une nouvelle loi concernant la protection de l'enfant puisque la proposition existe émanant du secteur de la Justice depuis 2005. « Elle est gelée alors que toutes les lois des autres secteurs sont promulguées » a-t-il confirmé. « Un enfant exploité depuis sa naissance, il lui faut un cadre légal pour le protéger », a-t-il suggéré. « On prétexte qu'il est avec ses géniteurs, donc protégé, alors qu'il lui faut un arsenal juridique pour l'extraire de cette exploitation et personne n'en parle, donc il faut combler ce vide ». En outre, M. Arrar, soulèvera le problème de l'activité des nourrices, de l'enfant abandonné qui ne sont pas règlementés ; l'enfant en kafala n'est pas suivi par les institutions de l'Etat ; la mère célibataire qui veut garder son enfant n'est pas prise en charge en termes de logement et de travail.... C'est pour cela que le Comité International des Droits de l'Enfant à Genève a émis beaucoup de réserves et de recommandations sur la situation des enfants en Algérie. « Notre pays est programmé pour le 8 juin prochain à Genève, mais depuis le dernier rendez-vous de 2005, avec ce même Comité, aucune loi n'a été modifiée ou promulguée pour mieux protéger les enfants qui se retrouvent en danger moral » a-t-il indiqué. Mais concernant la société civile, cette dernière prépare un rapport alternatif sur la situation de l'enfant qui est transmis le 13 octobre, mais c'est au gouvernement qu'échoie l'actualisation des lois et autres textes législatifs. Alors à quand une réelle politique de protection de l'enfant des dangers qui le guettent depuis sa naissance en cette veille de célébration de la Journée mondiale de l'enfance ?.