Les deux principales figures de la scène politique palestinienne ont vivement condamné l'assaut israélien contre la «Flottille de la liberté», le qualifiant de «massacre». Les dirigeants du Hamas et de l'Autorité palestinienne ont appelé les organisations internationales, notamment le Conseil de sécurité, la Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique (OCI) à se réunir d'urgence pour débattre de cette agression. Le président Abbas, selon le haut responsable Saëb Arekat, a demandé aux Etats-Unis d'«intervenir d'urgence pour mettre fin aux agressions et aux crimes» commis par Israël. Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas à Ghaza, Hamas ne s'est pas arrêté à cet appel. Il a demandé à Mahmoud Abbas d'arrêter les négociations de «proximité» avec Benyamin Netanyahu, qui se tiennent depuis le 9 mai sous la houlette de G. Mitchell. «Nous appelons l'Autorité palestinienne à cesser les négociations, directes et indirectes, avec Israël, en raison de ce crime», a appelé le chef du gouvernement du Hamas à Gaza. Nabil Abou Rdainah, un conseiller du président palestinien, le laisse entendre, en affirmant que l'assaut israélien aura de «graves conséquences». Dénonçant «un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l'occupation», Hamas demande aux Palestiniens de manifester, faire grève en Cisjordanie et aux Arabes et musulmans de se soulever devant les ambassades d'Israël. «Nous appelons tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes dans le monde entier», a plaidé Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas. Le Hamas a appelé à la traduction des dirigeants israéliens devant la justice comme «criminels de guerre». Abou Khaled Jihad, un responsable du Hamas au Liban, a affirmé que l'assaut meurtrier renforcerait la détermination des Palestiniens. «Ce qui est arrivé ne fera que nous donner plus de force et nous encouragera à nous accrocher à nos droits», a-t-il déclaré. Sur le terrain, des heurts ont éclaté en Cisjordanie après le raid israélien contre la flottille. Les manifestants ont jeté des pierres sur les soldats qui ont tiré des gaz lacrymogènes. A Ghaza, plusieurs manifestations ont eu lieu. Même dans les 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban, des milliers de personnes sont sorties pour exprimer leur indignation. Abbas a décrété trois jours de deuil national.