Le réchauffement climatique avec ses conséquences, notamment la désertification, la sécheresse, la déforestation, la raréfaction des ressources naturelles, la fonte des glaces aux hémisphères nord et sud, la montée du niveau des océans, la pénurie d'eau potable, la disparition des îlots dans l'Océanie et l'extinction de certaines espèces dont celles ayant un patrimoine génétique primitif et une démographie galopante menacent sa survie. Face à ce désastre qui approche à grands pas, faut-il se préparer à manquer de tout ou doit-on joindre nos efforts pour trouver des solutions viables ? En fait, l'humanité n'a pas d'autres choix que de composer avec un monde fini. Elle doit établir un réel état des lieux, dégager les acquis pour livrer l'ultime bataille. Sauver cette - sacrée - bonne vieille Terre. Les Etats, les agences onusiennes, la communauté scientifique et les ONG tentent de mettre en place une politique environnementale durable. Les énergies polluantes, sous toutes leurs formes, sont désormais pointées du doigt, coupables de menacer la survie de la Planète Bleue. Elles doivent céder leur place à une énergie « propre ». Et en 2012, l'énergie verte est à l'honneur. Elle s'invite à deux évènements majeurs, la célébration de la journée mondiale de l'environnement, placée sous le slogan « Economie verte : en faites-vous partie ? », et surtout lors du Sommet de la Terre (Rio+20), dont l'objectif est d'essayer de tracer l'avenir du développement durable. En fait, l'énergie verte est une source d'énergie primaire qui produit une quantité faible de polluants lorsqu'elle est transformée en énergie finale puis utilisée comme telle. Elle est produite à partir de sources d'énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, géothermique ou biomasse) et de cogénération de qualité : production combinée de chaleur et d'électricité permettant une efficacité énergétique plus élevée. TOUTE UNE ECONOMIE EST NEE Le concept d'énergie verte ne se limite pas au secteur de l'environnement. Loin de là. Aujourd'hui, toute une économie est née autour de cette notion. « Economie verte », « croissance verte », ces notions englobent aujourd'hui les engagements en matière de protection de l'environnement, d'innovations et de création d'activités et d'emplois. Pour certains, c'est aussi l'émergence d'un nouveau modèle de croissance. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) la définit comme « une économie qui apporte une amélioration du bien-être et l'équité sociale, tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et les risques de pénuries écologiques (de ressources naturelles) ». Pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les éco-activités sont « les activités qui produisent des biens et services destinés à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les dommages environnementaux à l'eau, l'air, et le sol et les problèmes relatifs aux déchets, aux bruits et aux écosystèmes ». En fait, avec l'augmentation des écarts entre pays du Nord et du Sud, l'effondrement des marchés financiers en 2008, la remise en cause de la croissance globale et la reconsidération du modèle de croissance jusque-là défendu par les économies capitalistes, il était temps de trouver des alternatives aux combustibles et sources d'énergies fossiles et de lutter contre le changement climatique. Ainsi, l'idée d'une économie durable a commencé à s'imposer. Elle ne signifie pas nécessairement la fin de l'actuel modèle de développement mais plutôt un réajustement. Dans « Croissance verte », rapport du Conseil économique pour le développement durable de novembre 2009, Patricia Crifo, Michele Debonneuil et Alain Grandjean analysent un modèle de croissance intégrant l'environnement dans une économie de marché et définissent les conditions pour réussir la croissance verte. Pour eux, l'intervention publique chargée d'anticiper, de coordonner et de fédérer est prépondérante. « La finitude des ressources impose un "retour de l'Etat" et de la régulation publique, et de nouvelles répartitions des rôles du public et du privé. L'Etat doit tout d'abord mettre en place les instruments adéquats (éco-fiscalité ou marchés de droits) pour compléter le système de prix, et assurer que celui ci reflète les raretés environnementales... ». 15 À 60 MILLIONS D'EMPLOIS SUPPLEMENTAIRES À L'HORIZON 2020 Mais cette économie verte est-elle une issue à la crise ? Pour le moment, la communauté internationale tente de mettre en place les modalités de cette économie. Elle pourrait, peut-être, un jour, s'imposer dans les concepts économiques qui ont dominé jusqu'à présent. En tout cas, tout porte à croire que l'économie verte a de beaux jours devant elle. Indépendamment des avantages environnementaux et des options en matière de durabilité, l'investissement dans une économie verte étant décrit dans plusieurs rapports comme un moyen de créer des millions de nouveaux emplois. En 2008, plus de 2,3 millions de personnes ont été engagées dans ce secteur, dans six pays précurseurs en matière d'emplois verts (Chine, Danemark, Allemagne, Inde, Espagne et Etats-Unis). Un rapport publié par Green Jobs Initiative estime que la transition vers une économie plus verte pourrait générer 15 à 60 millions d'emplois supplémentaires dans le monde au cours des deux prochaines décennies. Pour Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, « les résultats de ce rapport soulignent que l'économie verte peut inclure des millions de personnes en termes d'éradication de la pauvreté et d'amélioration des conditions de vie des générations actuelles et futures. C'est un message positif d'opportunité dans un monde troublé de défis que nous faisons passer aux villes du monde alors que les leaders se préparent pour le Sommet de Rio +20 ». Au moins la moitié de la force de travail mondiale, soit l'équivalent de 1,5 milliard d'individus, sera affectée par la transition vers une économie plus verte. Des dizaines de millions d'emplois ont déjà été créés. Des gains nets en termes d'emplois de l'ordre de 0,5 à 2% d'emploi total sont possibles. A ce niveau, l'Algérie a d'énormes défis à relever, des retards à combler, une nouvelle mentalité, surtout pour les gestionnaires du secteur, à s'auto-appliquer, à communiquer.