Le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD), un groupe de 16 partis qui a décidé de rejeter les résultats des législatives en de boycottant les travaux de l'APN, a fait, hier, le procès de la presse. Pour cause : celle-ci n'aurait pas publié un communiqué qu'il a fait parvenir à de nombreuses rédactions. Elle serait même « manipulée par une force occulte ». En somme, la conférence de presse animée, hier, au siège du Rassemblement national républicain s'est focalisée presque entièrement sur cette question. Ce qui a soulevé la colère des journalistes présents à la rencontre. Le communiqué revient encore une fois sur le scrutin du 10 mai que le Front a qualifié de « mascarade électorale ». Abdelkader Merbah, Djamel Benabdeslam, Gharmoul Abdelaziz et Tahar Benbaibeche, qui se sont exprimés au nom des 16 partis, ont dressé un tableau noir sur la situation du pays. Ils se disent contre les résultats des législatives, en appelant le président de la République à les annuler et à dissoudre le parlement, « illégitime » à leurs yeux. D'ailleurs, le FPSD est en train de préparer « un livre blanc » qu'il publiera prochainement et dans lequel il « dénoncera la fraude et les fraudeurs ». Une campagne de sensibilisation sera entamée à l'effet d'appeler à la mobilisation pacifique pour consacrer « un Etat de droit et de promouvoir les libertés individuelles et les choix populaires », indique M. Merbah qui s'est élevé contre les propos du ministre de l'Intérieur qui, selon lui, aurait traité les partis, qui se sont rangés sous l'égide de ce Front, « de singes ». En guise de conclusion, le communiqué a lancé un appel à tous les partis politiques, « soucieux de l'avenir du pays, de faire retrouver la souveraineté populaire spoliée ». Le représentant du parti El Adala a, quant lui, démenti les propos selon lesquels Abdellah Djaballah aurait appelé à la mobilisation de la rue à la tunisienne. Tahar Benbaibeche, président du parti El fadjr El Djadid, a expliqué pour sa part que ses cinq députés « ont tout à fait le droit de percevoir leurs salaires, étant les représentants du peuple qui les a élus ». A ses dires, « ce nouveau parlement est un mort-né ». N'empêche, ses députés sont actuellement en train de chercher des alliances pour constituer un groupe parlementaire.