Le Front pour la sauvegarde de la démocratie semble découvrir l'exercice péril-leux et difficile de l'opposition. De prime abord, les trois leaders de parti ayant animé une conférence de presse au siège du RPR à Alger, regrettent l'absence totale d'écho à la première déclaration politique du Fpsd pourtant faxée à pas moins de 32 quotidiens de la presse écrite. Tahar Benbaïbeche, président du parti El-Fadjr El-Djadid, Abdelkader Merbah du RPR et Djamel Benabdeslam, Front de l'Algérie nouvelle étaient présents. La non-reproduction dudit communiqué est assimilée à «un boycott inavoué» des médias à leur égard, s'accordent à commenter les chefs de parti présents. Si le Fpsd s'interdit d'appeler la population à sortir dans la rue pour recouvrir sa souveraineté et son droit au changement, en revanche, il annonce son engagement dans les campagnes de sensibilisation et de mobilisation des forces vives et populaires aspirant au changement, à l'Etat de droit, aux libertés et à la dignité humaine. Dans cet ordre d'idées, le Fpsd ne désespère pas de rallier à sa cause le PT et le FFS. Selon Tahar Benbaïbeche, président du parti El-Fadjr El-Djadid, ayant obtenu 5 sièges aux législatives de mai dernier, également ex-secrétaire général de l'Onec et du RND, «le fait que le FFS et le PT refusent de siéger dans les commissions permanentes de l'APN, renforce encore notre position à l'égard de cette assemblée de la fraude». Le peuple doit prendre sa responsabilité après «l'avortement» du changement par les législatives qui constituaient, selon eux, «la seule opportunité de changement pacifique attendue». Malheureusement, disent-ils, «le pouvoir politique a tout dévoyé en orchestrant une fraude massive lors du dernier scrutin». Toutefois, cela n'a pas empêché le Fpsd d'appeler le président de la République à «dissoudre l'actuelle APN et à former un gouvernement d'union nationale comme prévu dans le plan d'action de cette coalition». Les mêmes responsables, qui se disent forts d'un score de 3 millions de voix des citoyens, s'indignent contre la dernière déclaration du ministre de l'Intérieur, Ould Kablia au journal arabophone El Bilad. «Si cela prouve quelque chose, il dénote l'inexistence de culture d'Etat et le respect de l'autre»,estiment-ils. Les leaders de ces partis invitent le ministre de l'Intérieur à faire «des excuses officielles à travers les colonnes du même quotidien». Interrogés sur la contradiction dans leur position qui consiste à accepter les indemnités et à boycotter les sessions de l'APN, les présidents de partis membres du Fpsd, refusent d'y voir le risque d'être totalement décrédibilisés aux yeux de l'opinion. «On est plus méritoires de percevoir ces salaires que ceux qui sont mal élus ou issus de la fraude», se contentent-ils de répondre. Dans ce contexte, alors que les mécanismes et modalités de fonctionnement du parlement populaire ne sont pas encore mis en oeuvre, «pas moins de 19 députés du Fpsd dont 7 issus du parti de Abdallah Djaballah, 5 du parti de Benbaïbeche, 5 du Front du changement, sont en train de mener des tractations pour former un groupe parlementaire», a indiqué Tahar Benbaïbeche. Par ailleurs, «les démarche des autorités sont similaires à celles du régime déchu égyptien», a déclaré Djamel Benabdeslam en réitérant son appel au chef de l'Etat à dissoudre l'APN.