Salle Atlas. Il est presque 8h30. Une centaine de dissidents sont déjà là. Première acte : ils ont décidé de cadenasser la porte d'entrée de la salle. Des pancartes ont été brandies. On pouvait lire : « Touati, dégage ! ». Abdelkader Dirhem, chef du mouvement des redresseurs, annonce que le congrès n'aura pas lieu « quitte à utiliser la force ». La force, plutôt la violence, ce n'est pas ce qui manquait ce jeudi. Les deux camps, séparés par les éléments des forces de l'ordre, n'ont cessé de s'injurier. Le premier affrontement a lieu à l'arrivée des partisans de Moussa Touati. Ils ont été accueillis par des jets d'œufs par le camp adverse. Parmi les redresseurs, il est remarqué la présence des nouveaux députés à l'image de Osmani Lamine. Celui-ci a souligné le caractère « illégitime » du congrès. Il a dénoncé la manière avec laquelle le parti est géré jusque-là par Touati. 10h. Moussa Touati fait son apparition. Chaleureusement applaudi par ses partisans, conspué par ses détracteurs, il a déclaré que son congrès ne souffre aucune irrégularité et qu'il a eu l'autorisation du ministre de l'Intérieur. Il s'est dit « surpris » de voir la salle, pourtant louée (80 millions de centimes), fermée devant ses militants. Le directeur de l'établissement ne « pouvait rien faire ». C'est du moins ce qu'il a avancé sur place. La police également. Ces derniers évoquent l'impossibilité de recourir à la force pour disperser les « dissidents », dont des députés. Ils avancent « l'immunité parlementaire ». 11h51. La tension est au summum. Les partisans de Touati ont décidé, alors, de rentrer de force. L'affrontement était inévitable. Les policiers interviennent pour mettre fin à la bagarre. Bilan : des arrestations parmi les deux camps. Constatant la détermination de ses adversaires, Moussa Touati a pris la décision de quitter les lieux en annonçant, toutefois, la tenue du congrès à l'hôtel Matarès de Tipasa. Mais faute d'autorisation, le rendez-vous, expéditif, est tenu, hier matin, dans la cour du complexe touristique. Et c'est sous un soleil de plomb que Moussa Touati est plébiscité à la présidence du parti. Les participants ont adopté les résolutions et recommandations débattues et rédigées la veille. Ils ont aussi désigné un nouveau conseil national, constitué de trois représentants de chaque wilaya. Le reste des travaux, soit l'adoption des nouveaux statuts et règlement intérieur, a été reporté jusqu'à la tenue d'une conférence nationale du parti, laquelle sera fixée lors de la cession du nouveau conseil national. Ainsi donc, la déclaration finale qui a été soumise à adoption et lue par l'un des congressistes en présence d'un huissier de justice, s'est limitée essentiellement au point relatif au renouvellement de confiance à Moussa Touati. Ce dernier a affirmé, lors d'un point de presse improvisé, que son parti est sorti victorieux du clivage qui le rongeait depuis maintenant deux ans. « On a débarrassé le FNA de l'emprise des escrocs », lance-t-il triomphalement. Pour lui, les cadres du FNA qui s'opposent à sa démarche reçoivent leurs instructions de cercles externes au parti. Toutefois, Moussa Touati a minimisé l'ampleur de la contestation des redresseurs et son incidence sur la base militante. Ainsi, il explique que les raisons qui ont présidé à l'exclusion de 207 cadres du conseil national sont liées au fait que ces derniers ne se sont pas acquittés de leurs cotisations.