Mahmoud Abbas, qui est prêt à rencontrer Benyamin Netanyahou pour un « dialogue sans négociation » en cas de libération des Palestiniens emprisonnés par Israël avant les accords de paix d'Oslo de 1993-1994, recevra ce dimanche Shaul Mofaz, le vice-Premier ministre israélien et chef du parti centriste Kadima, à Ramallah. Cette rencontre, censée aborder la possibilité de relancer les négociations de paix palestino-israéliennes, est la première de haut niveau entre les deux parties depuis le 12 mai dernier, date de la réponse du Premier ministre israélien à la lettre de doléances du président palestinien, qu'il a reçue le 17 avril. « Nous ne croyons pas qu'il présentera des idées politiques avec lesquelles nous pourrions traiter », déclare Mohammad Chtayyeh, le négociateur palestinien, car « ce gouvernement, dans sa composition actuelle, ne peut pas offrir quelque chose de sérieux pour le processus de paix ». Pour reprendre les pourparlers, bloqués depuis septembre 2010, Abbas exige l'arrêt de la colonisation israélienne, la reconnaissance des frontières de juin 1967 comme base de discussions et la levée de l'embargo sur les armes contre l'Autorité palestinienne. Fort de l'appui inconditionnel des Etats-Unis, Israël, qui dit vouloir des négociations « sans condition préalable », rejette ces exigences. Comme pour « contourner » cet appui américain, Abbas se tourne vers la Russie. Il demande à Vladimir Poutine d'organiser une conférence de paix internationale à Moscou. Parallèlement à ce rapprochement annoncé avec les Israéliens, le président palestinien tend la main à Khaled Mechaâl, le chef du bureau politique de Hamas. « Des contacts seraient en cours pour une rencontre au Caire entre eux ». Au menu : discussions pour définir la composition du gouvernement de « techniciens » chargé de superviser les élections générales prévues un an après la formation de cet exécutif. Montré comme le mouton noir palestinien, Hamas lâche du lest. Pour mettre fin, provisoirement du moins, à un cycle de violence qui a fait en moins d'une semaine 16 morts et 75 blessés, dont des femmes et des enfants, il annonce une nouvelle trêve avec l'armée israélienne. Même si celle-ci prévoit de faire dans quelques jours, de 360 Palestiniens des sans-abri.