L'Association interprofessionnelle des productions animales (AIPA) et le groupe Lactamel ont organisé hier à l'hôtel Royal, le 3e symposium sur la nutrition avicole. Au programme de cette rencontre nationale, l'intervention de Omar Bessboua, chef du département recherche et développement nutrition animale du groupe Lactamel, qui a porté sur le « blé : matière première alternative au maïs dans les rations alimentaires chez le poulet de chair » ou encore « utilisation des enzymes dans l'alimentation de volailles » présenté par le Dr Hichem Abdessamed, entre autres sujets traités. Mais ce qu'il faut retenir de ce symposium c'est l'unanimité faite autour de la crise qui n'en finit plus d'hypothéquer l'avenir de la filière avicole et de ses 10.000 éleveurs puisque 2011 s'annonce des plus délicates avec des pertes qu'on juge record et une menace réelle sur 2000 emplois. Le coût des importations et surtout le nombre impressionnant d'aviculteurs qui échapperait à tout contrôle. Ainsi, on parle de 40% d'éleveurs qui activent dans le secteur informel rendant toute structuration de la profession quasiment irréalisable et favorisant à l'extrême l'envolée des prix au détail. Quant aux prix de l'importation du maïs (2 millions de tonnes/an) et du soja (500.000 tonnes/an), principaux éléments nutritifs du poulet de chair, ils sont directement répercutés sur le prix de vente de la viande blanche. Pour information, un quintal de maïs revient à l'éleveur à 4.000 dinars. C'est dans cette optique de réduire les coûts que l'intervention du Dr Bessboua est significative, puisqu'il propose de remplacer le maïs par le blé pour nourrir le poulet de chair. Nous apprendrons qu'en collaboration avec l'institut de Mascara, un protocole expérimental de substitution a été, en effet, mené et s'avèrerait prometteur. L'autre point « noir » pointé du doigt par les présents est l'importation des volailles destinées à la production d'œufs de poulet de chair. En effet, l'Algérie importe chaque année quelque 3 millions de ces poules, une situation que les éleveurs veulent bien remettre en cause en s'interrogeant sur les raisons de l'absence de production de ce genre de volaille.