L'établissement, qui culmine à 600 m d'altitude et s'étendant sur près de 106. 000 m2, jouit d'une position géographique exceptionnelle. Il possède une histoire plusieurs fois séculaire, la découverte des thermes remontant, indique-t-on, à l'an 44 avant Jésus-Christ. En ce début de saison estivale, et même si la foule des grands jours n'est pas encore au rendez-vous, comparativement aux autres périodes de l'année, force est de constater que sur les chemins menant vers le légendaire site de Ain Karsa, des grappes humaines sont là à la recherche des vertus curatives et récréatives de la station. FARNIENTE ET REMISE EN FORME, LE LEITMOTIV DES CURISTES Point de mire des curistes et des personnes en quête de repos, de soulagement et de remise en forme venant de tous les coins d'Algérie, le site ne désemplit point. A la faveur de son eau, riche en sels minéraux, la station thermale de Hammam Righa est un lieu de santé par excellence, adapté de surcroît à diverses orientations thérapeutiques. « Les eaux thermales de la station sont des eaux salines, sulfatées et calciques sortant à une température variant, selon les sources, entre 44° à 68°. Leurs indications thérapeutiques sont nombreuses », a précisé le Dr Serdoune Abdelkader, l'un des 3 médecins assurant le suivi médical des curistes. Dans ce sens, il a expliqué que les eaux de la station conviennent aux cures de remise en forme, de rééducation fonctionnelle, de réadaptation socioprofessionnelle, de lutte contre l'obésité, l'asthme, les bronchites ainsi que contre les affections et allergies nerveuses. Pour ce docteur en médecine, la présence de personnes âgées parmi des curistes exige « davantage de vigilance » de la part de l'équipe médicale compte tenu du fait que les complications de certaines maladies peuvent à tout moment survenir. « Les sujets âgés viennent se faire soigner pour notamment les rhumatismes et les polyarthrites. Ils sont souvent atteints de maladies chroniques à l'image du diabète et du l'hypertension artérielle (HTA), d'où la nécessité d'une plus grande vigilance de notre part afin d'anticiper sur d'éventuelles complications », a-t-il souligné, relevant, par la même occasion, l'absence de médecins spécialistes. S'agissant de la capacité thermes et soins de la station, il y a lieu de relever l'existence de deux blocs de soins assurant 2.240 actes par jour ainsi que des cabines et piscines fréquentées quotidiennement par quelque 2.540 personnes. Une salle de sport (rééducation, gymnastique) et une autre pour les soins complémentaires sont, en outre, mises à la disposition des curistes. Dans le grand salon de l'hôtel, la satisfaction d'avoir accompli un « baptême curatif » est aisément perceptible sur le visage des patients dont l'humeur détendue est révélatrice du bien-être qu'ils ressentent. « Je ne ferai preuve d'aucune originalité en disant que les eaux de la station sont bénéfiques. En outre, l'hospitalité des habitants ne peut que vous inciter à retourner vers cet endroit », lance Mme Chérifa, 76 ans, qui, suite aux conseils de son médecin traitant, a fait le déplacement depuis Bordj El Kiffan, dans la banlieue d'Alger. Et d'ajouter : « L'air est frais et il creuse l'appétit, l'eau est bonne et une paix intérieure vous envahit à la fin de chaque séance ». La station dispose, s'agissant du volet hébergement, d'un hôtel moderne 3 étoiles « Zaccar » de 30 chambres d'un grand standing. 30 appartements de 4 à 8 lits (soit un total de 220 lits) figurent également parmi les capacités d'hébergement de la station. A cela, il y a lieu d'ajouter de merveilleux bungalows (112) pourvus de kitchenettes, offrant 500 lits dont 40 uniquement sont exploitables. Trois restaurants de 780 couverts/jour (dont un non exploitable d'une capacité de 300 couverts/jour) ainsi qu'une cafétéria de 200 sièges constituent, par ailleurs, les capacités de restauration de la station. Faisant remarquer qu'elle est l'unique station au centre du pays, située de surcroît à 10 km de l'axe autoroutier Est-Ouest, le DG par intérim de l'entreprise de gestion thermale de Hammam Righa, M. El Mokadem M'hamed, a mis en exergue le microclimat tempéré dont jouit le site, tout à fait favorable à la reconstitution de l'équilibre psychosomatique. Il a, toutefois, noté qu'en raison de la surexploitation des structures, les installations sont devenues « obsolètes et saturées, ne répondant souvent pas aux normes hôtelières et thermales requises ». Dans la perspective de la modernisation, la réhabilitation et le renouvellement des équipements de l'entreprise, M. El Mokadem a indiqué qu'un prêt financier de 2,06 milliards de dinars, ayant un taux bonifié de 3% et 7 ans de différé, a été accordé par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) à cette station thermale. « Le cahier des charges a été retiré et l'ouverture des plis des soumissionnaires du bureau d'études est prévue le 10 juillet prochain », a-t-il précisé. Le premier responsable de l'entreprise a, dans ce contexte, précisé que des projets existent au profit de son entreprise pour le proche avenir, ce qui, a-t-il affirmé, permettra à « nos structures d'évoluer dans le respect des normes touristiques internationales ». Ces projets concernent, entre autres, la réalisation de salles de fitness et de musculation ainsi que des terrains de tennis et de basket au profit des visiteurs et des résidents. LA RELANCE DES ACTIVITES TRIBUTAIRE DE LA REHABILITATION DES INFRASTRUCTURES Le directeur de l'exploitation et de la commercialisation, M. Griballah Amar, a, de son côté, relevé que l'entreprise a acquis une grande expérience dans le domaine de son métier de base tant sur le marché local que national. Affirmant que les années de violence du milieu des années 90 du siècle dernier, dont l'influence négative sur la station a été ressentie, ne sont « désormais plus qu'un mauvais souvenir », M. Griballah a ajouté que la station enregistre actuellement une « forte » demande par rapport à l'offre, notamment en matière de balnéothérapie. Selon lui, le taux d'évolution entre les années 2009-2011 du nombre de « bains vendus » est de 20% au moment où celui relatif au nombre de nuitées réalisées durant le même laps de temps est de 10%. « C'est de bon augure pour l'avenir de la station au regard des potentialités et des atouts indéniables dont elle recèle pour la promotion du thermalisme et du climatique », s'est-il réjoui. Cet état de fait devrait, selon le directeur de l'exploitation et de la commercialisation, permettre à l'entreprise de se conforter progressivement et de renouer avec la croissance et la performance. Cet objectif reste, a néanmoins précisé M. Griballah, tributaire du degré d'application de toutes les opérations relatives à la réhabilitation et la modernisation des infrastructures de l'entreprise et par l'amélioration systématique de l'organisation et des systèmes de gestion. Durant la saison estivale, un autre type de clientèle jette son dévolu sur la station, relève, par ailleurs, le directeur de l'exploitation et de la commercialisation. Au regard de la proximité du littoral (30 km), et après avoir fait trempette, des citoyens venant du sud du pays élisent domicile dans l'hôtel de la station où ils peuvent passer la nuit pour seulement 1.700 dinars. C'est aussi un lieu très intéressant pour la préparation aux compétitions sportives, a-t-il tenu à souligner, rappelant que le début de préparation pour la prochaine saison footbalistique est « imminent ».