Après avoir « nettoyé » la capitale Damas des insurgés armés de l'opposition, l'armée syrienne a lancé, hier, une contre-offensive d'envergure à Alep, deuxième ville de Syrie et enjeu crucial du conflit. Objectif : reprendre les secteurs rebelles. Les renforts qui se massaient depuis des jours aux abords de la métropole se sont dirigés hier, vers le quartier Salaheddine, situé dans le sud-ouest de la capitale économique du pays, qui compte le plus grand nombre de rebelles, selon Rami Abdel Rahmane, président de l'Organisation syrienne des droits de l'homme (OSDH). Un organisme controversé, qui serait financé par plusieurs pays engagés dans cette crise contre le gouvernement syrien. « Les combats les plus violents depuis le début de la révolte ont lieu dans plusieurs quartiers », a-t-il précisé. Les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain, font état d'âpres combats dans plusieurs périphéries de la ville. La « bataille » s'avère cruciale tant pour la crédibilité « militaire » de l'opposition (Armée syrienne libre) établie en Turquie et soutenue par les Occidentaux et quelques pays arabes, que pour le sort du président syrien. Devant la forte mobilisation des forces gouvernementales, la « communauté internationale » s'est dite très inquiète d'un « nouveau massacre ». « Vivement préoccupé », le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a exhorté le gouvernement syrien à « arrêter l'offensive ». Les Etats-Unis ont dénoncé « l'agression haïssable et répréhensible des forces du président Bachar Al Assad contre « ce centre de population civile » tout en excluant le recours à une intervention militaire contre Damas, comme ce fut le cas en Libye pour stopper l'« attaque » des troupes Khadafi, lequel aurait juré de « raser » la ville de Benghazi. Principal allié de Damas, avec la Chine, la Russie a averti, hier, qu'une « tragédie » menaçait à Alep, jugeant néanmoins « pas réaliste » l'idée que le gouvernement syrien reste les bras croisés alors que des rebelles armés occupent les grandes villes. « Ce n'est tout simplement pas réaliste - pas parce que nous sommes attachés à ce régime - mais tout simplement, parce que ça ne marche pas », a martelé, hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « En Syrie, des excès sont commis par toutes les parties... Nous devons exercer une pression sur tous », a-t-il poursuivi, accusant les Occidentaux et certains voisins de la Syrie de fournir une aide aux combattants de l'opposition.