Réfugié politique afghan, il arrive en France en 1981. Bouillonnant de curiosité, il étudie alors à la Fémis, aux Beaux Arts et aux Arts-deco. Son engouement pour la culture persane se ressent dans ses compositions musicales, qu'il écrit d'abord pour lui-même. Rapidement remarqué, sollicité par des chanteurs comme Mathieu Chédid dont il signe le titre «la rose pourpre du cœur» et Susheela Raman. Mais c'est dans les arts visuels que Barmak Akram laisse réellement libre cours à son imagination. Pourquoi avoir choisi Alger pour projeter en avant première votre film ? Au fait, j'ai connu l'an dernier en France Mohamed Fassi, distributeur de films cinéma «Kinomax». Nous nous sommes liés d'amitiés. Je devais venir à Alger l'an dernier, en septembre à l'occasion de l'organisation des journées cinématographiques présentées par Salim Aggar où mon film était programmé. L'enfant de Kaboul a visiblement eu des échos favorables auprès du public algérien. C'est suite à cet engouement que M. Fassi a décidé d'organiser avec l'ONCI en avant première ce film à Alger. En plus j'aime particulièrement ce pays. C'est-à-dire ? Je ne vous cache pas, je suis un mordu de la musique, j'adore la bonne musique. J'ai beaucoup aimé l'apparition du Raï en France. J'ai une pensée particulière pour le King du raï, Khaled. C'est pour cela d'ailleurs que j'ai donné sciemment le nom de Khaled à l'un des personnages principaux de mon film. Vous êtes également versé dans la vidéo expérimentale où vous avez inventé un concept nouveau qui porte le titre de «Phytomorphisme». Pouvez-vous nous l'expliquer en quelques mots ? J'ai inventé trois concepts qui sont introduits dans la langue française. Il s'agit de «Phytomorphisme», «Videotos», «Psycho bugg». L'utilité du Phytomorphisme est de montrer qu'il y ‘a une vraie vie entre les plantes et les humains. Ce concept nous indique qu'il existe des ressemblances physiques entre les végétaux et les humains. On considère votre film comme étant la renaissance du cinéma afghan. Qu'en pensez-vous ? C'est un grand honneur pour moi. Il est vrai qu'il existait durant les années 70 et 80 une activité cinématographique en Afghanistan. On disposait des laboratoires, des studios d'enregistrements, des cameras, un dispositif qui permet de livrer un produit fini. Cependant les trente années de guerre ont massacré l'Afghanistan et bien évidemment le domaine artistique. Il était de mon devoir de créer le nouveau cinéma afghan. Les conditions de tournage sont très compliquées à Kaboul. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ? Nous avons réalisé ce film dans la rue pendant que les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes. Cette forme de tournage donne un cachet très authentique et réel au film. Avant de réaliser ce film, j'ai produit deux documentaires. Cela m'a permis tout de même d'acquérir une certaine expérience. C'est-à-dire, j'ai du filmer d'une manière assez sauvage, une sorte de chasse à l'image. Je défie quiconque d'aller tourner un film dans de telles conditions. Certains critiques voient en votre film, une fiction documentaire sur la vie afghane social... Foncièrement. L'enfant de Kaboul retrace sur la vie de l'enfance afghane et pleine d'autres sujets qui relèvent de la sociologie et de l'ethnologie. A titre illustratif, je mets en scène des enfants qui travaillent. A ce sujet, il existe plus de 50.000 enfants qui travaillent dans les rues de Kaboul. Ce fait m'horripile et m'exacerbe. C'est d'ailleurs la motivation pour réaliser ce film. Des projets en perspectives ? Pleins, pleins, pleins. J'expose des Phytomorphisme et une installation vidéo et photos dans deux galeries à Paris (France). Je viens de réaliser deux reportages de 26 minutes pour les services de la chaîne de télévision ARTE, sur les habits et les télévisions en Afghanistan. Actuellement, je suis en train d'écrire un scénario intitulé «Messaoud», qui serait la suite du film «L'enfant de Kaboul». Il sera prêt d'ici deux ans.