Genre n La musique arabo-andalouse est un art devant être fédérateur et universel... Akim El Sikameya, interprète de la chanson arabo-andalouse, a gratifié, jeudi, à la salle El-Mougar, le public d'un récital musical unique en son genre. Exceptionnel, parce que sa musique certes prend racine dans l'ancestral répertoire arabo-andalou, mais avec une texture nouvelle et des sonorités plus légères, aérées et modernes. L'imaginaire musical de Akim El Sikameya est à la fois authentique, neuf et renouvelé. Et cela par une sensibilité soucieuse de restituer l'aspect traditionnel et l'empreinte fine de cette musique, tout en lui conférant des ouvertures diverses et possibles à d'autres genres et expressions de musique. Le travail effectué par l'artiste est, du coup, novateur. C'est aussi un travail de réflexion. Il y a une véritable recherche en mélodies, en style, en teneur. Sa musique dite arabo-andalouse revêt un caractère métissée et actuel. Métissée, parce qu'elle se présente comme un creuset d'influences musicales plurielles, un lieu où convergent en toute harmonie une multitude de sons si riches et si démonstratifs. Et actuelle, parce qu'elle se veut à jour, moderne. Akim El Sikameya, pour qui la musique arabo-andalouse est d'abord un art à part entière, un art devant être fédérateur et universel, inscrit alors sa musique, aussi bien étonnante qu'enveloppante, dans une contemporanéité continuellement renouvelée et adaptée aux sensibilités nouvelles d'un public notamment jeune. Le récital animé par Akim El Sikameya démontre que la musique arabo-andalouse, considérée «sacrée» par les puritains, est susceptible aux ouvertures comme elle est en mesure d'intégrer à son substrat divers accents. Et sans pour autant dénaturer le tissu originel de cette musique, l'artiste confère à celle-ci des tonalités neuves et appréciables. Plus savoureuse et substantielles. La musique arabo-andalouse constitue, à l'origine, la structure de base pour l'artiste à partir duquel tout commence et se fait. Elle est le point de convergence. Ainsi, Akim El Sikameya, grand passionné de la recherche et donc motivé par une curiosité artistique, se présente, a priori, comme d'abord un explorateur dans le sens où il prospecte de nouvelles pistes musicales et un artisan dans la mesure où il imagine une mélodie et la matérialise. Par ailleurs, il ne copie pas. Il n'imite pas. Il adapte cependant et subtilement ce qu'il entend à son inspiration. Tout se fait d'une façon sincère et proportionnée. Son répertoire est composé certes de reprises mais celles-ci sont réinterprétées autrement sans fausse note. Son répertoire comprend également de compositions personnelles. Cela confère à sa musique plus de marques, de singularité et donc d'originalité. Akim El Sikameya s'est montré lors de son récital, franc et convaincant. C'était une réelle performance musicale caractérisée par un jeu juste et approprié. Un jeu élégant et prenant, et par lequel l'artiste s'est illustré avec autant de prestance et de mesure. Il a revisité ses plus grands succès, issus de ses trois albums : Atifa (1999), Aïni Amal (2004) et un Chouia d'amour (2009), notamment Nouzha, Sika Meya et Samia et Selma sbab hbali. Il a également interprété les plus beaux standards algériens… maghrébins, comme Sidi Hbibi ou encore Ya Qelbi khelli el hal.