À l'occasion du 53e anniversaire de l'enlèvement du militant de la cause algérienne Maurice Audin le 11 juin 1957, un vibrant hommage lui a été rendu hier au siège d'«El Moudjahid » par l'association « Machaal Echalid » en présence d'un grand nombre de ses amis et compagnons de lutte contre le colonialisme français. Ces derniers ont affirmé que Maurice Audin se considérait comme Algérien. A ceux qui disent qu'il était Français, la moudjahida Zohra Drif Bitat a souligné qu'il a accompli son devoir au même titre qu'Ali La pointe, Larbi Ben M'Hidi et les autres. Elle a aussi tenu à lancer un message aux jeunes : « En 1954, la société algérienne était moderne. Elle vivait son temps alors qu'elle était coupée du monde. La déclaration de Novembre parlait de tous ces enfants sans citer les origines. Le seul interdit était la trahison », a-t-elle dit. Pour sa part, Abdelkrim Hassani a noté qu'à l'époque « il s'agissait de rendre la liberté et d'instaurer la justice et par conséquent, on ne faisait pas de différence raciale ». Ce moudjahid dit avoir connu le défunt au bureau de l'Union des étudiants musulmans algériens (UGEMA). « C'était une figure impressionnante. Je viens aujourd'hui affirmer avec fierté que l'Algérie compte un homme comme lui et d'autres martyrs d'origine européenne», a souligné Hassani. Celui-ci convaincu que l'Histoire lui rendra un jour hommage en France, promet au représentant de l'Association Maurice Audin de militer pour exiger la vérité sur son assassinat dont les autorités françaises refusent la responsabilité. Emu, le Secrétaire général de l'Association Maurice Audin, Gérard Tronel, s'est dit heureux d'entendre qu'il a le mérite en Algérie parce qu'en France on le voit comme étant un traître. « Chez vous, il est toujours vivant . Il était Algérien. Il est mort pour l'Algérie ». M. Tronel a également profité de cette occasion pour annoncer qu'une placette sera inaugurée en son nom près de chez lui en France le 22 du mois pour coïncider avec la date de son assassinat.