L'engagement de l'universitaire algérien d'origine européenne Maurice Audin en faveur de la cause algérienne était entier et par conviction, ont témoigné hier à Alger des compagnons de ce militant. Intervenant lors d'une conférence-débat organisée au Forum d'El-Moudjahid à l'occasion du 53e anniversaire de l'enlèvement de Maurice Audin le 11 juin 1957, les conférenciers ont mis la lumière sur cette phase importante de la guerre de Libération nationale qui a vu ce militant engagé rejoindre, dès son jeune âge, les rangs du mouvement national. Relatant le parcours et le militantisme de Maurice Audin, les intervenants ont surtout relevé l'hospitalité et l'humilité de ce brillant mathématicien qui s'est donné corps et âme pour la Révolution algérienne. “Maurice se sentait Algérien. Il était solidaire avec le combat de ses compatriotes, car il rêvait d'une Algérie libre”, a-t-on relaté, appelant, par la même occasion, la France à reconnaître tous ses crimes coloniaux commis en Algérie. La France n'a jamais admis sa responsabilité dans la mort de Maurice Audin, enlevé par les parachutistes du sinistre général Massu lors d'une campagne féroce d'enlèvements et de tortures qui a fait des milliers de morts et de disparus. Le corps d'Audin n'a jamais été retrouvé et sa famille ne cesse de réclamer sa dépouille à l'Etat français. De ce fait, ses compagnons au même titre que les historiens, tant en Algérie qu'en France, poursuivent leur combat pour exiger la vérité sur son assassinat. “Le combat pour la mémoire de Maurice Audin et la vérité sur son assassinat ne s'arrêtera pas jusqu'à ce toute la lumière soit faite sur ce crime et sur tous les crimes coloniaux commis en Algérie en dépit de l'embargo imposé par les autorités françaises sur les archives de la guerre de Libération nationale”, ont promis ses compagnons.