L'Algérie ne déroge pas à ce schéma. Et, en cette période de Ramadhan et de fête de l'Aïd, cela se fait sentir. Alors que par le passé, les gâteaux étaient préparés exclusivement dans les foyers, de nos jours, on se contente de passer une commande chez un pâtissier et le tour est joué. Finies les longues heures de préparation et de stress, il suffit juste de mettre le paquet et prendre un rendez-vous quelques semaines avant le jour « J » pour obtenir les délices les plus succulents. « Avant, je passais des jours et des jours à préparer les gâteaux de l'Aïd. Mais depuis que j'ai découvert cette astuce, je me suis libérée d'un fardeau », témoigne une mère de famille. Elles sont nombreuses à choisir cette option surtout pour les fêtes de l'Aïd. « Pendant le Ramadhan, nous avons beaucoup d'obligations domestiques. Et entre la préparation du ftour et les tâches ménagères, nous avons du mal à trouver du temps pour préparer les gâteaux de l'Aïd. Souvent, je veille jusqu'à 3h, voire 4h du matin pour terminer mes gâteaux », raconte, pour sa part, Fadhila, qui avoue que depuis deux ans, elle ne prépare plus les gâteaux à la maison, mais les achète. NAISSANCE D'UN COMMERCE FLORISSANT Face à l'engouement croissant des consommateurs, nombre de personnes ont investi dans ce créneau. Et la réputation de certains n'est plus à démontrer. Houria est l'une de ces personnes. Etablie à Blida, elle avoue que sa clientèle vient des quatre coins du pays. « Cela fait plus de treize ans que j'exerce ce métier. Au début, j'avais du mal à me faire une place dans ce monde mais depuis quelques années, je me suis imposé dans ce domaine. Certes, notre travail est très fatigant et demande énormément de temps mais au fil des ans, j'ai tracé mon propre programme », raconte-t-elle. Pour ce qui est de son carnet de rendez-vous, elle précise qu'« il est déjà complet ». « Il faut faire sa commande des semaines à l'avance parce que si le client vient à la dernière minute, nous ne pouvons prendre en charge sa commande », souligne-t-elle. Depuis quelque temps, même les grandes surfaces ont investi dans la vente des gâteaux traditionnels. Ils affirment, eux aussi, que le taux de clientèle est assez important. Selon le responsable du rayon « gâteaux » d'une grande surface, les commandes ont débuté dès la première semaine du mois sacré. « Nous sommes obligés de recourir à plusieurs fournisseurs pour répondre à la demande, toujours croissante. Et cette année, le nombre de commandes a quadruplé par rapport aux années précédentes », soutient-il. Pour ce qui est des prix, ils varient entre 45 et 50 dinars/unité pour les gâteaux à base d'amande et 25 à 30 dinars/unité pour les gâteaux à base de farine. « Ces tarifs s'expliquent par l'augmentation des prix des amandes et du sucre sur le marché mondial », explique Houria, qui précise que « durant les années précédentes, les prix oscillaient entre 30 et 35 dinars/unité pour les gâteaux à base d'amande et entre 15 et 20 dinars/unité pour les gâteaux à base de farine. LE TRADITIONNEL TOUJOURS AUSSI PRESENT Pour certaines familles, la préparation des gâteaux de l'Aïd à la maison relève de la pure tradition. « La préparation des gâteaux à la maison a beaucoup de symboles pour la famille algérienne. Certes, acheter des gâteaux est pratique, mais cela tue le côté traditionnel », témoigne une autre mère de famille. Cette année, les familles qui ont décidé de préparer elles-mêmes leurs gâteaux ont trouvé l'astuce pour bien les réussir. Effectivement, pour les amatrices, le recours aux livres de recettes est l'idéal pour réussir ces délices. Sur le marché, le choix est difficile. « Quel livre choisir ? Il existe beaucoup d'éditions, je ne sais lequel prendre », souligne une autre mère de famille. « Mes enfants préfèrent certains genres de gâteaux qui n'existent pas sur le marché. Donc, je les prépare pour leur faire plaisir », ajoute, pour sa part, Radhia. Une fois, les modèles à préparer choisis, reste à se procurer les ingrédients nécessaires. Sur le marché, les clients ont l'embarras du choix et c'est, généralement, le prix qui tranche pour tel ou tel produit. Pour les plus nantis, la matière de base des gâteaux n'est autre que les amandes, cédés entre 780 et 890 dinars/kg, ajoutez à cela le sucre entre 78 et 88 dinars/kg. Pour les moyennes et petites bourses, c'est généralement les cacahuètes et la noix de coco, vendus respectivement entre 290 et 350 dinars/kg et 280 à 300 dinars/kg. Mais, qu'ils soient préparés à la maison ou achetés chez le pâtissier, les gâteaux traditionnels restent les délices incontournables de l'Aïd.