Après la fièvre du panier, pour préparer les traditionnels gâteaux de l'Aïd, les ménagères ont commencé à faire les achats des fruits secs, farine, miel et autres ingrédients qui composeront la pâte. Dans les marchés, les commerçants commencent à exposer de nombreux produits qui représentent les principaux ingrédients pour la préparation des gâteaux traditionnels avec des prix divers. Cela varie selon les goûts et les bourses. Les marchés et les magasins font le plein jour et nuit, ces derniers jours. Cependant, la mauvaise surprise est la hausse des prix de tous ces produits. Mais tous ces produits trouveront paradoxalement preneurs, malgré les prix, même parmi ces gens qui se plaignent de la cherté de la vie et de leurs faibles revenus. Femmes, enfants, vieux, jeunes des deux sexes , tout le monde marchande, se plaint et finit par acheter. Ainsi, les magasins des fruits secs, sis au boulevard Mascara, à proximité de haï M'dina Jdida, enregistrent une grande affluence des clients pour acquérir ces produits. Ils proposent également des variétés d'arachide, d'amande et de noix qui sont utilisées dans la préparation des gâteaux de l'Aïd, auxquelles s'ajoute la pistache qui connaît une forte demande ces dernières années, après la «prolifération» des gâteaux syriens et turcs à Oran. Les cacahuètes constituent la moitié de la demande des consommateurs. Toutefois, leur prix a connu une importante hausse, passant de 260 dinars à 320 dinars, voire 350 dinars le kilo. Les amandes sont cédées entre 800 et 900 DA, et même 1.000 DA le kilo. Les pistaches sont à 2.000 DA le kilo, les noix décortiquées à 1.400 DA, le cacao entre 800 et 1.000 DA, les noix de coco de 350 à 400 DA. La plupart de ces produits sont importés de l'étranger, comme le Maroc, l'Espagne, la France Compte tenu de la cherté des arachides, certaines familles recourent à l'utilisation des «arômes» qui dégagent des variétés de senteurs d'arachide et dont le prix ne dépasse pas 50 DA le petit flacon. D'autres familles oranaises préfèrent, enfin, la préparation de gâteaux traditionnels sans arachide, comme «kaak», «torno», «ghribia» et autre «makrout». Les gâteaux sur commandes et le light Par ailleurs au moment où certaines mères de familles restent encore à cheval sur les traditions et s'attellent, à l'approche de l'Aïd, à la préparation des gâteaux traditionnels, des pâtissiers professionnels ont excellé dans la fabrication de différentes sortes de gâteaux. Certaines familles préfèrent acheter les gâteaux, indique une mère de famille, employée dans une administration. «Je préfère acheter mes gâteaux, car c'est du pareil au même. C'est la solution facile pour les femmes qui travaillent et qui n'ont pas le temps». Ainsi, durant la dernière décade de ce mois sacré, de plus en plus de femmes se tournent vers les «professionnelles» du rouleau pour passer commande des gâteaux de l'Aïd. C'est dernières années, ce phénomène a pris de l'ampleur. Une situation qui trouve son origine dans l'évolution verticale de la condition socio-économique de la femme. Les femmes qui passent commande le font souvent pour des raisons tout à fait pratiques, comme elles tiennent à le souligner. «Je n'ai pas le temps, déjà qu'entre le boulot, les enfants et la bouffe, je n'arrive pas à m'en sortir, alors s'il faut encore se farcir les gâteaux de l'Aïd !», affirme Fatiha, secrétaire de direction . Cette réponse, vous la trouverez quasiment dans tous les argumentaires féminins qui témoignent paradoxalement de la gêne de la pratique. D'autres ne sont pas entièrement d'accord avec Fatiha. «L'ambiance de la préparation des gâteaux de l'Aïd est spéciale», dira Leila, jeune mariée. Et d'ajouter que les gâteaux vendu dans les commerces sont très chers. «Même si la différence des prix est palpable, la paix et le repos n'ont pas leur pareil», tient a souligné Fatiha. Justement, à propos des tarifs appliqués, leur constante augmentation épouse les exigences du marché et notamment la hausse des poduits de base. «Le prix du kilo de gâteau à base de cacahuètes est passé de 600 DA l'année passée à 700 DA cette année, le kilo de «Griouech» de 300 à 400 DA, les gâteaux à base d'amande sont proposé à 1.400 DA. La vente de gâteaux orientaux est un commerce d'un nouveau genre qui s'est installé pour offrir ses services. Oran a vu, en l'espace d'une décennie, fleurir des magasins vantant tout un savoir-faire dans la préparation de gâteaux aussi traditionnels que modernes. Si, au début de l'aventure, ils n'étaient que quelques vitrines à honorer ce genre de commandes, aujourd'hui, la tendance est à la généralisation, vu l'engouement que suscite ce commerce auprès des femmes. Rien n'est laissé au hasard, les vendeurs de gâteaux orientaux ont même pensé aux diabétiques. Certains se sont lancés dans la fabrication de gâteaux «light» destinés aux malades souffrant de diabète et de cholestérol. En dépit du nombre restreint de commerces activant dans ce créneau à Oran, l'information qui circule, notamment de bouche-à-oreille, a suscité l'intérêt particulièrement des personnes diabétiques, qui, chaque Aid se contentent seulement d'admirer les gâteaux qui ornent les tables, sans pouvoir en goûter de crainte pour leur santé. Certains vendeurs de ces gâteaux light affirment qu'ils se sont basés sur les conseils de spécialistes en nutrition pour parvenir à une recette et un gâteau dépourvu de matières grasses «où est utilisé dans la confection des gâteaux un beurre approprié». D'autres avancent avoir pris des échantillons de gâteaux préparés et les avoir fait analyser par un laboratoire spécialisé pour s'assurer que la consommation de ce produit ne comporte pas de risque pour les diabétiques». Toutefois, la consommation par les diabétiques des produits appelés «light» tels que les gâteaux «peuvent constituer un danger pour la santé des sujets atteints de diabète, lorsque la saccharine utilisée dans la préparation de ces produits n'est pas appropriée aux personnes atteintes de cette pathologie», tient à souligner les médecin. Gâteaux Light ou pas light , ils doivent être consommés avec modération.