Le bras de fer opposant le parti du FNA et le ministère de l'Intérieur autour de la validation du congrès extraordinaire du parti, tenu les 21 et 22 juin dernier, a occupé le gros de la conférence de presse de Moussa Touati, jeudi à Alger. La correspondance du ministère, qui rejette les conclusions du congrès, manque, aux yeux du président du FNA, de plusieurs éléments et les motifs avancés sont « infondés ». Il cite, en premier lieu, la réception « tardive » de la correspondance ce qui donne, dit-il, la pleine légitimité aux recommandations ayant sanctionné les travaux. Il fera savoir, à ce propos, que « le dossier destiné à la validation du congrès avait été déposé le 2 juillet et les services du ministère avaient donc jusqu'au 2 août comme dernier délai pour répondre ». « Le délai arrêté par la loi a été dépassé », précise M. Touati. L'autorisation d'organiser le congrès, qui n'a pas eu lieu, selon le ministère, a été bel et bien accordée, indique le conférencier. Il note également la présence d'une liste signée par les deux tiers des participants au congrès, ce qui est conforme à la réglementation. Au sujet de la non-constitution d'un conseil national - autre insuffisance soulevée dans la correspondance du ministère -, M. Touati souligne que le conseil sera désigné, conformément aux décisions du congrès, lors de la conférence nationale de cadres et militants du parti, prévue en septembre prochain. S'agissant de la délocalisation du lieu du congrès - complexe Matarès de Tipasa au lieu de la salle Atlas à Alger comme prévu initialement -, il rappelle que « des perturbateurs avaient empêché tout accès à la salle, ce qui nous a obligés à changer d'endroit. Nous avons réagi avec civisme et responsabilité en évitant la confrontation ». Face à la position du rejet du ministère, le FNA recourra, dira son président, au Conseil d'Etat pour trancher la question de la légitimité du congrès. « Nous avons préparé un dossier qui sera déposé prochainement au niveau du Conseil d'Etat ». Sur l'avenir des dissidents, le chef de file du FNA affirme que c'est un dossier clos et la page est définitivement tournée. « Ils sont radiés du parti ». A l'origine du mouvement de dissidence, M. Touati affirme qu'il y a eu la note émise par la direction du parti interdisant aux candidats têtes de liste lors des dernières législatives de se présenter aux prochaines élections locales. Du côté des frondeurs, Lamine Osmani, qui est membre du bureau national du parti, a estimé qu'« à travers le rejet des conclusions du congrès, le ministère n'a fait qu'appliquer la loi ». Pour lui, « le congrès ne répond pas à de nombreux critères fondamentaux, ce qui confirme son illégitimité ». Il souligne, à ce propos, avoir déposé le 17 juillet dernier auprès du ministère de l'intérieur et des Collectivités locales, une demande pour la tenue d'un congrès extraordinaire du parti précisant « n'avoir reçu aucune réponse à ce jour ».