Meles Zenawi, l'ex-chef de guérilla, le tombeur de Mengistu Hailé Mariam, président de la République (1991-1995) et Premier ministre depuis, est décédé dans la nuit de lundi à mardi, dans un hôpital à Bruxelles, à l'âge de 57 ans. Avec sa disparition, les Ethiopiens perdent un dirigeant qui s'enorgueillit de flirter, depuis la fin de la dernière décennie, avec une croissance économique à deux chiffres, et pour les Africains, un avocat des objectifs de l'UA, des intérêts du continent, un négociateur sur le changement climatique et surtout le président, depuis 2007, du Nepad, (Nouveau partenariat pour le développement en Afrique). Les Etats-Unis, qui voyaient en lui un des « dirigeants de la Renaissance » africaine, perdent un allié-clé dans la lutte contre l'extrémisme islamiste dans la Corne de l'Afrique. Bémol dans ce concert de louanges, Human Rights Watch, Amnesty et Reporters sans frontières, ont rappelé son héritage répressif. « Son gouvernement a étouffé les voix dissidentes, démantelé les médias indépendants, fait obstruction au travail des organisations de défense des droits de l'homme et muselé l'opposition politique, rappelle Amnesty International.