M. Sellal a évoqué plusieurs dossiers dont le niveau d'eau atteint dans les barrages, les réalisations d'infrastructures, les résultats de la gestion déléguée confiée au partenaire français, la Lyonnaise des Eaux, et d'autres encore échues aux Allemands... « Nous avons toujours été obnubilés par la disponibilité des ressources, jusqu'à évoquer, au niveau du gouvernement, l'éventualité d'en importer alors qu'aujourd'hui c'est plutôt la question de distribution qui se pose », a reconnu M. Sellal. En réalité, il faut admettre que l'Etat y a mis les moyens puisque le secteur de l'eau a été doté d'une enveloppe de « 870 milliards DA pour la période 2010-2014 », soit 1.300 opérations inscrites. Sur ce montant, « 421 projets ont déjà été achevés alors que 503 viennent d'être lancés », pour reprendre les chiffres du ministre des Ressources en eau. Il est vrai que 376 sont en instance en raison de « non-maturation » et de problèmes « d'arbitrage budgétaire et de priorité dans l'action gouvernementale ». Mais le chiffre le plus rassurant reste le taux de remplissages des barrages qui a atteint 81,35% en juin 2012, ce qui est de nature à conforter la disponibilité des ressources hydriques, bien que sur le plan des normes, avec 600 m3/an et par habitant, on est encore loin du seuil (1.000 m3) de rareté décrété par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). On peut donc considérer, et le ministre ne s'en cache pas, que l'Algérie est « un pays où l'eau est rare », c'est-à-dire que les cycles de sécheresse sont « une constante dont il faut tenir compte ». Ce qu'il faut savoir, c'est que « des efforts ont été faits pour sécuriser le pays en matière d'eau en utilisant les ressources superficielles ». Les choses se sont « beaucoup améliorées puisque de 4 milliards m3, on en est aujourd'hui à 7,5 milliards » et l'on compte même arriver bientôt à « 9,5 milliards m3 », selon M. Sellal qui ajoute que le pays disposera de 85 barrages d'ici fin 2014. Sur la question des difficultés rencontrées dans la distribution, à l'image de la wilaya de Tipasa, le ministre met en exergue un problème de « coupures d'électricité » mais aussi la « forte demande » espérant que « les investissements prévus (par Sonelgaz) permettront d'en atténuer la récurrence ». M. Sellal a parlé de plusieurs projets qui vont permettre d'assurer une régularité de la distribution avec l'apport des 13 projets unités de dessalement de l'eau de mer dont « 80% sont déjà réceptionnés ».Le plus grand projet attendu, en la matière, après celui de In Salah-Tamanrasset, reste incontestablement celui du transfert de l'albien nord El Goléa-Messaad, dans la wilaya de Djelfa, qui drainera 600 millions m3 d'eau vers les populations de Djelfa, Boussaâda, M'Sila, Tiaret. Le lancement du premier lot (Djelfa) est prévu pour le premier trimestre 2013.Déjà avec ce qui existe, l'Algérie arrive à un ratio de 165 litres par habitant, selon le ministre qui n'a pas manqué de parler aussi des stations d'épuration, de la maîtrise des fuites d'eau qui étaient de 25 à 30% et où le partenaire français a beaucoup apporté de son expertise. Ainsi, à Alger, ce chiffre n'est que de 18% aujourd'hui. En matière de traitement et de collecte des eaux usées, il faut savoir, rappelle le PDG de la Seaal (présent à la conférence), que de grands efforts ont été déployés dans la capitale avec un taux de 60% aujourd'hui, au lieu de 6% en 2006 (date de la signature du contrat de gestion déléguée avec la Lyonnaise des Eaux). Un chiffre qui devra atteindre les 100% en 2020, dit-il, plaçant, du coup , Alger au niveau des grandes métropoles.Il est utile de souligner, à ce titre, que « les rejets en mer des eaux usées ne se font plus, ce qui a permis d'ouvrir plusieurs plages à la baignade cette saison », précise-t-on