Dans un discours prononcé, hier, à l'ouverture de la conférence ministérielle de la ligue arabe, il appelé à une mobilisation arabe pour trouver une solution rapide à la crise syrienne. « J'en appelle à vous, ministres des Affaires étrangères arabes, pour travailler dur afin que soit trouvée une solution urgente à la tragédie de la Syrie », a martelé le président égyptien. « Si nous n'agissons pas, le reste du monde n'agira pas sérieusement ». Bannie de la ligue arabe, en novembre dernier, la Syrie de Bachar El Assad a réagi en lui déniant la stature de chef d'Etat. Mais, dans la ligue arabe, reportant déjà sine die la rencontre avortée de Djeddah sur la Syrie, la ligne de démarcation entre les apôtres de l'« ingérence » et les défenseurs du respect de la souveraineté de la Syrie exprime un malaise persistant. Car, pour le chef de la diplomatie irakienne, Hoshiyar Zebari, « la ligue arabe devrait avoir un rôle à jouer et si elle devient une partie du problème, elle n'aura aucun rôle ». L'exigence de neutralité fonde les préoccupations inhérentes au risque du chaos régional aux conséquences désastreuses en matière « sécuritaire, religieuse et terroriste ». C'est que, à son 18e mois, la crise syrienne reste sans perspective de règlement. Sur fond de divergences entre les grandes puissances, le drame syrien prend des proportions alarmantes. Dans son premier discours, mardi, devant l'assemblée générale, depuis le début officiel de sa mission, le médiateur Lakhdar Brahimi juge « ahurissant, catastrophique » la dégradation de la situation qui nécessite le « soutien de la communauté internationale » pour « aller dans la même direction ». Attendu « dans les prochains jours » au Caire et à Damas, pour sonder la ligue arabe et les autorités syriennes, Brahimi se dit convaincu que « l'avenir de la Syrie sera déterminé par son peuple et par personne d'autre ». Une approche confortée par la mise en garde du SG de l'ONU, Ban Ki-moon, critiquant l'armement des belligérants et appelant à une plus grande solidarité internationale pour financer l'aide humanitaire déficiente. Dans cette « mission quasi impossible », la Syrie se dit prête à « coopérer pleinement » avec le nouvel émissaire de l'ONU et de la ligue arabe. Lors de son intervention à l'Assemblée générale de l'ONU, le représentant permanent syrien auprès des Nations unies, Bachar Al-Jaafari, a, toutefois, souligné que « la démission de M. Kofi Annan ne doit pas être une raison de s'éloigner du plan en six points adopté par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2042 ». Il a également appelé « toutes les parties qui ont de l'influence sur les groupes armés, en particulier ces Etats qui ont refusé de recevoir M. Kofi Annan et refusé de coopérer avec lui et avec M. Brahimi, pour mettre en œuvre le plan en six points ». Cette volonté d'engagement sera-t-elle suffisante pour garantir les chances de succès de la mission de la dernière chance soutenue par l'UE et la Chine acquise à un traitement équilibré des protagonistes de la crise ?