La désertification et la hausse du niveau de la mer contraignent la civilisation de ce début du 21e siècle. Hélas, l'homme dispose de moins en moins d'espace pour vivre. Ces phénomènes alimentent une densification de la population, qui n'avait, autrefois, comme seule cause, que l'accroissement démographique, qui représente pourtant et déjà, à lui seul, une augmentation de la population de plus de 70 millions de personnes chaque année. Ces deux nouvelles tendances sont toutes deux d'origine humaine. La désertification est avant tout le résultat d'un cheptel trop important et de la surexploitation des terres agricoles. La hausse du niveau de la mer est la conséquence d'une augmentation des températures provoquée par les rejets de carbone provenant de la combustion d'énergies fossiles. En Chine et au Nigeria, les deux pays les plus peuplés d'Asie et d'Afrique respectivement, d'importantes surfaces ont été perdues au profit du désert. C'est une tendance qu'on observe dans bon nombre de pays du monde. Non seulement la Chine perd des terres agricoles, mais elle le fait à un rythme accéléré : chaque année, le pays a perdu 1560 km⊃2; entre 1950 et 1975, contre 3640 km⊃2; entre 1976 et 2000. Des scientifiques chinois estiment qu'au cours des cinquante dernières années, près de 24 000 villages de la Chine septentrionale et occidentale ont été totalement ou partiellement abandonnés sous l'effet du sable. Dans tous les pays d'Asie centrale, l'Afghanistan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan, le désert gagne du terrain. Le Kazakhstan, célèbre à l'époque soviétique pour son projet de mise en valeur des Terres noires, a perdu presque la moitié de ses terres arables depuis 1980. En Afghanistan, autant qu'au Canada, le désert du Registan se déplace vers l'ouest, empiétant sur les surfaces agricoles. Selon une équipe du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement), jusqu'à 100 villages ont été submergés par des vents de sable et de poussière. Au nord-ouest du pays, des dunes de sables se déplacent vers les zones agricoles, faute de végétation détruite par l'utilisation du bois de chauffe et le surpâturage. Cette équipe a observé des dunes de près de 15 mètres qui bloquent les routes et contraignent les habitants à établir de nouveaux itinéraires. En Afrique aussi, les déserts gagnent du terrain. Au nord, le Sahara repousse les populations du Maroc, de Tunisie et d'Algérie vers la Méditerranée. Dans une tentative désespérée pour stopper la désertification, l'Algérie restructure géographiquement son agriculture, remplaçant au sud la culture des céréales par celle des orchidées et de la vigne. L'Algérie perd 40 hectares de terres chaque année, submergées par le sable qui ne cesse de ramper insidieusement, gagnant la partie Nord. Des terres autrefois fertiles sont devenues pauvres et ne produisent plus rien. Ce qui oblige les habitants de ces régions à migrer eux aussi vers des terres plus riches. Confrontée à ce problème depuis l'indépendance, l'Algérie ne reste pas à observer l'avancée du désert les bras croisés. Et si le grand projet du "barrage vert" n'a pas donné les résultats escomptés, d'autres projets sont en cours. En effet, en 1995, une convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification a été ratifiée par notre pays. Ce qui signifie son engagement à tout faire pour ne plus permettre au désert de s'installer dans les terres fertiles. Aussi, depuis 2003, l'Algérie dispose d'un plan d'action national pour la lutte contre la désertification mené avec le concours du Fonds pour l'environnement. L'Algérie contribue aussi au financement d'un Fonds spécial d'assistance d'urgence de l'Union arabe pour la lutte contre la sécheresse et la famine en Afrique. Mais, plus important encore, elle prend part au grand projet dénommé "muraille verte" qui s'étend sur plus de 7 000 kilomètres de long, du Sahel à la mer Rouge, sur 5 kilomètres de large. Un projet ambitieux qui a pour objectif de créer une muraille qui lutte, cette fois, efficacement contre l'avancée pernicieuse du sable qui est considérée comme étant l'une des plus sérieuses préoccupations de ce siècle. Car il faut savoir que la désertification touche un tiers de la planète. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle l'Algérie appelle à une mobilisation internationale. Lors de la conférence mondiale sur la désertification qui s'est tenue à Alger en décembre 2006, l'Algérie a proposé à ce que la décennie 2010-2020 soit consacrée par les Nations unies au désert et à la lutte contre la désertification.