Dominique de Villepin concrétisera aujourd'hui dans un clin d'œil à l'appel du 18 juin du général de Gaulle, son duel à distance avec Nicolas Sarkozy, son éternel rival. Nonobstant les entraves, les pressions et les manœuvres de l'UMP, il lancera la « République solidaire », un mouvement politique. « J'ai décidé de créer un mouvement libre et indépendant, au-dessus des clivages partisans, qui pourra rassembler toutes les bonnes volontés », avait annoncé fin mars l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac qui veut transformer son club politique, qui revendique 15.000 membres, en un parti. Objectif de cette initiative qu'il voit comme un tremplin pour « marcher vers son destin » : être le candidat de la droite à l'Elysée en 2012. De Villepin, qui veut être le candidat d'une droite, épingle à chaque occasion les choix du gouvernement qui ne verrait pas, selon lui, les vrais problèmes des Français. Pis, parfois, il l'accuse de diviser les Français et d'abandonner les valeurs républicaines. Inquiets de l'impopularité du président, les différents courants de la droite souffrent de la caporalisation de la vie politique depuis 2007. A moins de deux ans du scrutin, ils se demandent s'il ne faut pas songer à une alternative à Sarkozy qui est critiqué de toutes parts. Même l'entourage du locataire de l'Elysée préconise à la droite un renouvellement du personnel politique si elle ne vaut pas être marginalisée. Jean-François Copé, le patron des députés UMP a appelé à « la construction d'un nouveau pacte majoritaire avec les Français» et un retour «aux fondamentaux». Autre difficulté qui pourrait affaiblir le parti de Sarkozy : l'influence du Front national. Les électeurs frontistes qui avaient voté Sarkozy en 2007 risquent de se retourner vers le Front national, comme lors des régionales, estiment les analystes. 18% des Français reconnaissent une carrure de « bon président » à celui qui en février 2003 comme ministre des Affaires étrangères a porté à l'ONU le « non » de la France à la guerre contre l'Irak. A ceux qui le pressent de se réconcilier avec Sarkozy avant la prochaine présidentielle, il leur répond : « je finis toujours les courses que je commence ».