L'ancienne championne du monde du 1500 m et médaillée d'or aux jeux Olympiques de Barcelone (1992) a plaidé, hier à Constantine, pour un « classement des fédérations sportives selon leur utilité publique ». Hassiba Boulmerka, invitée du forum du journal local L'Index, a appelé à la nécessité de mettre en place un classement des fédérations basé sur les résultats obtenus lors des différentes compétitions internationales. C'est « un des meilleurs moyens, selon elle, pour que notre pays parvienne à décrocher des résultats probants et une participation honorable qui réponde aux attentes du peuple algérien ». L'ancienne championne a estimé, dans ce contexte, « injuste » que la majorité des subventions allouées par les pouvoirs publics bénéficient au football alors que, selon elle, d'autres sports sont « obligés de se partager les miettes ». Le ministère de tutelle devrait classer les fédérations par « ordre de mérite », a-t-elle ajouté. Considérant que les résultats obtenus par l'Algérie lors des jeux Olympiques de Londres de « catastrophiques », Boulmerka a estimé que la médaille d'or décrochée par Makhloufi n'est que l'arbre qui cache la forêt. Elle a également saisi l'occasion pour conseiller à Makhloufi de se spécialiser et de « faire un choix entre le 1.500 m et le 800 m » car, selon elle, il s'agit de deux épreuves « tout à fait différentes ». Elle a cité, à ce propos, le cas du Marocain Saïd Aouita qui a vu sa carrière « brisée » par des blessures à force d'alterner les deux courses. S'agissant des jeux Olympiques de Rio (2016), Hassiba Boulmerka a estimé que ces joutes doivent, pour « éviter des résultats aussi catastrophiques », se préparer dès aujourd'hui. Une préparation qui nécessite, selon elle, que les athlètes soient pris en charge « financièrement et moralement avec un encadrement de haut niveau » car, a conclu Hassiba Boulmerka, « le sport de performance est devenu une science qui ne peut s'accommoder de bricolage ».