La ministre française du Commerce extérieur, Mme Nicole Bricq a indiqué que l'Algérie et la France tendent à mettre en œuvre un partenariat « durable », « intelligent » et « complémentaire », bâti sur « des projets concrets ». S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse à Alger, elle a estimé que l'Algérie est un « marché et un lieu essentiels d'investissement ». C'est pourquoi, elle a lancé un message clair et sans équivoque aux entreprises françaises, notamment les PME « pour y venir et s'y engager » sans, toutefois, « les obliger ». La conférencière ne le cache pas, en indiquant que le « cadre réglementaire », notamment la règle 51-49 ne devrait pas constituer un « obstacle infranchissable » pour les entreprises françaises même si « son assouplissement aura à encourager davantage l'engagement de nos entreprises ». Qualifiant l'Algérie « de puissance émergente intermédiaire », Mme Nicole Bricq a indiqué qu'elle était disposée à mettre un cadre de concertation permettant d'assurer un transfert de savoir-faire vers l'entreprise algérienne, afin de couvrir le marché national et de limiter les importations. Comme elle a mis en avant la nécessité de créer des emplois qualifiés, « une préoccupation majeure des deux pays ». Elle annonce, dans la foulée, la tenue, l'année prochaine, d'un grand forum regroupant les entreprises des deux pays. Il est temps, poursuit-elle, de mettre en œuvre une « Méditerranée de projets », « d'incarner davantage les idées et s'attacher aux projets qui marchent ». La conférencière dira que le Sud-méditerranéen est une priorité, tout autant « économique » que politique ». Selon ses propos, l'heure est aux discours francs sur le fond. « Nous n'avons pas besoin de discours à double langage. Il faut parler sur le fond », lance-t-elle. La ministre française soutient qu'il ne faut pas se contenter de définir les stratégies « d'en haut, mais de nourrir des projets concrets ». Elle a fait savoir que les entretiens qu'elle a eus avec les autorités algériennes lui ont permis de constater que « ces dernières sont partantes pour développer toutes les potentialités de l'Algérie ». Sur le dossier Renault, la ministre s'est contentée de dire que les négociations se poursuivent entre l'entreprise française et l'Etat algérien. Elle soutient que la France, tout comme l'Algérie, est attachée à ce projet, sauf que « c'est l'entreprise qui négocie les conditions du projet », dit-elle. Evoquant la visite de M. Hollande, elle a indiqué que le président français « devrait venir début décembre ».