Le Département d'Etat américain a adressé au Congrès un rapport très critique sur la violation des droits de l'Homme par le Maroc au Sahara occidental. Parmi ces droits bafoués, il cite les limitations à la liberté d'expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et des emprisonnements. « La situation soulève de sérieuses inquiétudes », affirme ce rapport, élaboré en application d'une loi adoptée en décembre 2011 par le Congrès américain, qui exige du Département d'Etat, de s'assurer du respect des droits de l'Homme au Sahara occidental avant l'octroi de toute aide financière militaire au Maroc. Ce texte, rappelle-t-on, stipule qu'avant l'affectation de cette aide financière, le Département d'Etat doit « soumettre un rapport aux comités d'affectation des crédits relevant de la Chambre des représentants et du Sénat, sur les mesures prises par le gouvernement marocain en matière de respect des droits des personnes d'exprimer pacifiquement leurs opinions concernant le statut et l'avenir du Sahara occidental », et doit aussi « élaborer un rapport sur la situation des droits de l'Homme des Sahraouis ». Outre « le droit d'accès au Sahara occidental, sans aucune entrave, des organisations des droits de l'Homme, des journalistes et des représentants de gouvernements étrangers », le Département d'Hillary Clinton rappelle une évidence : « Le Sahara occidental est un territoire non autonome sur lequel le Maroc revendique la souveraineté, une position qui n'est pas acceptée par la communauté internationale ». Le Département d'Etat rappelle que le Conseil de sécurité a créé en 1991 la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental « afin de permettre au peuple du Sahara occidental d'opter, soit pour l'indépendance soit pour l'intégration au royaume du Maroc » et que « les Etats-Unis ont renouvelé leur soutien à la Minurso en avril dernier, et regrettent que le référendum n'ait jamais eu lieu ». Dans son rapport adressé aux élus américains, le Département d'Etat a évoqué la visite effectuée au Sahara occidental, en août dernier, par une délégation de la Fondation Robert F. Kennedy et souligné que « le Maroc refuse une présence permanente d'un bureau du Haut-commissaire de l'ONU des droits de l'Hmme ou un mécanisme des droits de l'Homme dans le cadre de la Minurso ». « Le gouvernement marocain applique des procédures strictes qui limitent considérablement la capacité des ONG et des militants de rencontrer les journalistes », conclut le Département d'Etat.