Hugo Chavez, 58 ans, président depuis 1999, et Henrique Capriles, 40 ans, l'ex-gouverneur de l'Etat de Miranda, en 2008, investi par une coalition de 30 partis d'opposition, sont au coude à coude. Pour prévenir d'éventuels troubles, le port d'armes et la vente d'alcool sont interdits depuis vendredi et 140.000 militaires seront déployés dans le pays. Toujours populaire grâce à son charisme et à de nombreux projets sociaux financés par la rente pétrolière, Hugo Chavez part favori face à Henrique Capriles Radonski, le nouveau visage d'une opposition, plus proche du centre. « Nous allons gagner, mais nous n'avons pas gagné », clame Chavez, invitant ses partisans à « ne pas céder au triomphalisme ». Point fort de Chavez : avoir inversé la tendance de la pauvreté dans son pays. Ils ne sont plus 80% des Vénézuéliens à être très pauvres. Selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, qui dépend de l'ONU, la pauvreté a reculé de 20,8% entre 2002 et 2010 au Venezuela. Elle frappe néanmoins 27,8% de la population. Capriles, celui que Chavez qualifie de représentant de « la bourgeoisie apatride », promet d'en finir avec les pénuries, les coupures d'électricité, la corruption et la violence qui minent le pays (14.000 tués en 2011, selon le gouvernement, soit 50 morts pour 100.000 habitants ; 18.850 selon l'ONG Observatoire de la Violence). Il promet aussi la relance de l'emploi et le retour à l'économie de marché mise à mal, selon lui, par les nationalisations, les expropriations et autres subventions mises en place par Chavez. Sur le plan extérieur, il se rapprocherait des Etats-Unis et de l'Europe sans remettre en cause l'Alba (l'Alliance des pays socialistes latino-américains créée par Chavez). Si le risque de fraude est écarté par la majorité des observateurs dans ce scrutin qui s'annonce serré, une réelle incertitude plane sur l'attitude des partisans des perdants. Capriles, qui a signé, en juillet dernier, un document stipulant qu'il reconnaîtrait les résultats proclamés par le Conseil électoral national (CNE), tout comme Chavez, reproche à ce dernier de lever les Vénézuéliens les uns contre les autres tout en s'appropriant institutions et administrations. Cible en 2002 d'une tentative de coup d'Etat soutenue par les milieux économiques et les grands médias privés du pays, Chavez, en tête dans les sondages, a régulièrement évoqué dans sa campagne électorale « les plans désespérés de la bourgeoisie (...) qui prévoit de ne pas reconnaître la victoire du peuple ». Les autres candidats ? Même s'ils ont réussi à recueillir un million de signatures pour pouvoir enregistrer leur candidature au CNE, ont du mal à exister avec leurs promesses. Comme éradiquer le fléau qui ronge le pays, à savoir l'insécurité, l'éducation et le sport, verser un million de dollars à chacun des 28,9 millions de Vénézuéliens ou instaurer une république chrétienne.